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Les manifestations du 20 octobre 2022, interdites par les autorités tchadiennes, ont été durement réprimées. Les forces de l’ordre ont fait usage de leurs armes létales en violation du droit international et tiré à de nombreuses reprises sur des manifestants à N’Djamena et dans plusieurs autres villes de province. Le bilan officiel, qui pourrait encore s’alourdir, fait déjà état de 50 victimes et plus de 300 blessés par balles. Il ne dit rien, en revanche, sur les personnes arbitrairement arrêtées dont il est encore difficile de connaître le sort.
L’ACAT-France déplore à nouveau l’usage de la force létale au Tchad dans la gestion de manifestations de l’opposition. Elle appelle au strict respect des principes établis par les Nations unies et l’Union africaine selon lesquels le recours aux armes à feu est exceptionnel. Son usage n’est permis pour disperser des rassemblements illégaux qu’en ultime recours.
L’ACAT-France condamne toutes les violences et demande à ce que toutes les responsabilités soient dument établies afin que leurs auteurs soient poursuivis en justice. Pour pallier les carences de la justice tchadienne, incapable d’enquêter sur les précédentes répressions de manifestations, une commission d’enquête internationale doit être instaurée au plus vite.
La France, comme l’ensemble des partenaires du Tchad, doivent promouvoir une telle commission d’enquête internationale. Ils doivent également revoir en profondeur leur soutien diplomatique, économique et militaire à la Junte au pouvoir jusqu’à ce que le pays offre des garanties suffisantes en matière de respect des droits humains, de respect de l’État de droit et du retour à la démocratie.
Contexte
Chef d’État de fait depuis la mort de son père le 20 avril 2021, Mahamat Idriss Déby Itno avait promis des élections libres à la fin de la période de transition militaire prévue le 20 octobre 2022. La tenue de ces élections devait permettre de résoudre une crise institutionnelle grave alors que le clan Déby Itno se maintient au pouvoir en violation de la Constitution.
Mais fin septembre 2022, à l’issue du « Dialogue national inclusif et souverain », Mahamat Idriss Déby Itno a été autorisé à se maintenir au pouvoir pour une nouvelle transition de deux ans et à se présenter aux élections présidentielles futures, un véritable camouflet à la démocratie.
Contact presse :
Louis Linel, chargé de communication et plaidoyer
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Pour aller plus loin :
> Lire le communiqué conjoint, co-signé par l'ACAT-France, du 21 octobre 2022 : « La répression systématique des manifestations contre la prolongation de la période de transition doit immédiatement cesser ».