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Arrêté au petit matin du 7 mars par les forces de sécurité et placé en détention administrative depuis le 10 mars, Salah Hamouri verra la mesure renouvelée coup sur coup les 6 juin et 4 septembre. Sa défense n’a toujours pas accès au dossier et ne l’aura certainement jamais, comme le permet ce régime de détention arbitraire, renouvelable à l’infini, et par là contraire au droit international.
Avocat au sein de l’ONG Addameer, engagée pour les droits des prisonniers politiques palestiniens – et qui a depuis été fermée par les autorités israéliennes dans un ultime acte de répression –, Salah Hamouri subit une persécution sans égale. Détenu une première fois à l’âge de 16 ans en 2001, puis pendant cinq mois en 2004, il purgera six années d’emprisonnement entre 2005 et 2011. Il sera encore soumis à treize mois de détention administrative en 2017.
« La décision de remettre le Prix Engel-du Tertre des droits humains décerné par la Fondation ACAT pour la dignité humaine à Salah Hamouri avait été décidé en fin d’année 2021, avant sa dernière arrestation. À ce moment-là déjà, il nous semblait important de récompenser son engagement pour les droits humains tout en dénonçant les différentes formes de harcèlement et de punitions prises par les autorités israéliennes à son encontre. Cette nouvelle mise en détention administrative depuis mars 2022 ne fait malheureusement que confirmer l’urgente nécessité de s’engager et de soutenir Salah Hamouri dans son combat pour les droits humains et contre l’arbitraire qu’il subit à présent directement après l’avoir lui-même dénoncé dans le cadre de son travail avec l’ONG Addameer et en tant qu’avocat. »
– Elias Geoffroy, responsable Programmes et plaidoyer Afrique du Nord & Moyen-Orient de l’ACAT-France.
Ne bénéficiant que d’un simple permis de résidence à Jérusalem-Est, comme tous les Palestiniens natifs de cette région annexée, son destin est entre les mains de la Cour suprême. Le verdict pourrait le contraindre à quitter sa terre natale à tout jamais. Cette succession d’attaques frontales et cruelles ne vise qu’à empêcher sa mobilisation pacifique, au détriment de ses droits.
Le Prix 2022 récompense son courage. En son absence, c’est son épouse, Elsa Lefort, elle aussi arbitrairement interdite de séjour en Israël, qui reçoit le Prix 2022 en son nom. Ce Prix 2022 se veut une tribune en reconnaissance à tous les défenseurs des droits humains interdits et attaqués dans l’exercice de leurs activités légitimes en territoires palestiniens occupés et en Israël.
« Cette détention administrative régulièrement renouvelée ainsi que la menace d’une expulsion qui pèse sur lui sont les preuves irréfutables de l’acharnement des autorités israéliennes à son égard, et le résultat des dernières élections parlementaires israéliennes ne présage rien de bon pour le respect des droits de Salah Hamouri et des Palestiniens dans leur ensemble. »
– Elias Geoffroy, responsable Programmes et plaidoyer Afrique du Nord & Moyen-Orient de l’ACAT-France.
Mobilisée à ses côtés, l’ACAT-France demande aux autorités françaises de ne pas abandonner notre compatriote dans les geôles israéliennes. Elles doivent continuer de saisir leurs homologues en Israël pour demander la libération de Salah Hamouri et la suspension de la mesure d’expulsion qui le contraindrait à quitter pour toujours Jérusalem, et permettre à son épouse et ses enfants de le rejoindre.
Contact presse :
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