• Actualité

Je demande justice pour les victimes de Monté Sumé.

  • Justice et impunité

Une chasse à l’homme sans témoins gênants

Le 16 avril 2015, munis d'un mandat d'arrêt, des éléments de la police d’intervention rapide (PIR) débarquent au campement de José Julino Kalupeteka, leader de l'église « Luz do Mundo », située dans la zone de Sao Pedro Sumé (dit Monté Sumé). Ils essayent de le convaincre de se rendre mais ce dernier refuse d’être menotté devant ses fidèles. Plusieurs de ces derniers interviennent et l’un des policiers fait feu, déclenchant les premières violences qui font plusieurs morts parmi les forces de l’ordre. Les éléments de la PIR commencent à tirer au hasard sur tous les adeptes. Durant deux semaines, Une vaste opération de représailles est menée contre les membres de l’église, accusés d’acte de guerre contre les autorités : Une véritable chasse à l’homme supervisée par un représentant des services de l’Etat.

Un massacre passé sous silence

Après 38 années de règne jalonnées de graves violations des droits humains, José Eduardo dos Santos a quitté le pouvoir. Son successeur João Lourenço, président depuis septembre 2017, a montré des signes de changement : les violences semblent avoir diminué en nombre et certains des responsables hiérarchiques des forces soupçonnées d’exactions ont été écartés de leurs postes. Il reste à s’attaquer à l’impunité : établir la vérité sur les crimes commis sous l’ancien régime et rendre justice aux victimes. Lors du massacre de Monté Sumé, les autorités avaient dénombré 22 morts dont 9 policiers mais l’opposition avait évoqué jusqu’à mille victimes. Le président João Lourenço, devrait à l’occasion de la commémoration des cinq ans de ce massacre, demander  l’ouverture d’une enquête judiciaire sur ces faits.

Jusqu’à ce jour, seuls des membres de l’église ont été condamnés à des peines de prison. José Julino Kalupeteka a été condamné à 28 ans d’emprisonnement à l’issue d’une parodie de procès, en avril 2016. Selon le code pénal, la peine maximale de prison en Angola est de 24 ans.

Les victimes de cette tragédie commémorent chaque année, en cachette et dans le silence, ces faits survenus il y a maintenant cinq ans. L’ACAT demande à ce que vérité et  justice, droits internationalement reconnus pour les victimes, soit rendues. Les auteurs de graves violations des droits humains doivent être jugés et condamnés pour les actes illégaux commis.

Pour aller plus loin sur le sujet :                                                                                                                                                                                       
Rapport de l’OFPRA : https://www.ofpra.gouv.fr/sites/default/files/atoms/files/1611_ago_setimo_dia_a_luz_do_mundo.pdf

Télécharger la  lettre d'interpellation

Partager l'article :

S'abonner à la newsletter.

Les dernières actualités.

Les actions que nous menons avec vous au quotidien permettent de changer des vies.

Pour la vie de chacun, nous pouvons tous agir ! 

L’examen de la France par le Comité contre la torture débute le 16 avril. L’ACAT-France et la FIACAT formulent leurs recommandations en matière de conditions de détentions et de politiques pénale, de violences policières et de manque d’impartialité dans les enquêtes qui découlent de ces violences.
Puissant témoignage d’espoir et de tolérance, le film Un médecin pour la paix, réalisé par Tal Barda et soutenu par l’ACAT-France, sortira en salle le 23 avril 2025. Trouvez une avant-première près de chez vous !

En collaboration avec les agences mindme, the good company, Strike et Beyond, plusieurs associations dont l’ACAT-France s’unissent à travers une campagne choc pour dénoncer les récentes restrictions budgétaires de l’administration Trump et leur impact néfaste pour les droits et la santé de chacun. Un message choc porté par plusieurs associations de solidarité Quand l’injustice frappe, […]