Alors que l’on marque aujourd'hui les douze ans du démantèlement du campement de Gdeim Izik par les autorités marocaines, l’ACAT-France se félicite du dépôt de nouvelles plaintes devant le Comité contre la torture des Nations unies à Genève concernant six défenseurs sahraouis des droits humains, membres du « Groupe de prisonniers politique de Gdeim Izik ». Ces plaintes ont été rédigées et remises par nos partenaires, Me Francesca Doria, Me Brigitte Jeannot, Me Ingrid Metton, l’Association internationale des juristes démocrates (AIJD) avec France Weyl et la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), et le soutien de la Ligue pour la protection des prisonniers politiques Sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS).
Les six requérants, Mohamed Boutenguiza , Abdellahi Lakhfaouni, Sidi Ahmed Lemjiyed, Ahmed Sbai, Adbelahi Toubali et El Houssein Zaoui, demandent au Comité d’enquêter sur les sévices subis suite à leurs interpellations mais aussi durant leur longue de détention. Détenus dans des conditions inhumaines et dégradantes depuis douze ans, ils ont été condamnés définitivement par la Cour d’appel de Rabat en 2017, sur la base d’aveux obtenus sous la torture, à des peines allant de 20 ans de réclusion criminelle à la perpétuité.
Condamné à plusieurs reprises par le Comité contre la torture, le Maroc refuse systématiquement de se conformer aux décisions du Comité.
Suite à une plainte déposée par l’ACAT-France, le Comité avait condamné le Maroc en décembre 2016 pour avoir torturé Monsieur Naâma Asfari, porte-parole du camp. Sa femme, la défenseure des droits humains Claude Mangin et lui-même sont encore à ce jour, victimes de représailles répertoriées chaque année dans le rapport du Secrétaire général des Nations unies, le dernier étant paru en octobre 2022. En 2022, le Comité a de nouveau condamné le Maroc pour les actes de torture commis sur deux autres membres du même groupe de Gdeim Izik.
En juin 2022, l’ACAT-France et des partenaires avaient déjà déposé auprès du Comité quatre plaintes de requérants sahraouis, dont trois membres du groupe dit de Gdeim Izik et un membre du groupe dit d’El Ouali. L’ACAT-France avait notamment présenté le cas de Mohamed Lamine Haddi, qui a mené plusieurs grèves de la faim pour protester contre ses conditions d’emprisonnement et sa détention arbitraire.
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