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Disparitions forcées : l’impunité n’a que trop duré.

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Le 30 août commémore la Journée internationale des victimes de disparition forcée*, en soutien aux personnes victimes de disparitions commises par des agents de l’État. Violation flagrante de plusieurs libertés fondamentales, l’ACAT-France rappelle à cette occasion le droit pour toute personne de ne craindre aucune persécution.

La Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, adoptée en 2006, désigne par « disparitions forcées », « l'arrestation, la détention, l'enlèvement ou toute autre forme de privation de liberté par des agents de l'État [ou assimilés], suivi du déni de la reconnaissance de la privation de liberté ou de la dissimulation du sort réservé à la personne disparue ou du lieu où elle se trouve […] ». Interdites dans son article premier, les disparitions forcées ne doivent, en principe, connaître aucune exception dans les 98 États qui y ont adhéré. Les responsables peuvent être poursuivi dans les juridictions internationales pour crimes contre l’humanité, mais le travail de la justice est souvent retardé quand il n’est tout simplement pas rendu impossible. S’ensuit une forme d’impunité qui souvent conforte l’abandon des victimes.

Soumises à leurs ravisseurs, sans protection légale, ces dernières vivent le pire : humiliations, tortures, menaces de mort. D’autres, comme en Libye, sont exécutées, sans aucune forme de procès. Leurs proches et leurs familles subissent une lente descente en enfer, sans nouvelle sur leur sort ni possibilités de recours. Leur déshumanisation est totale.

Des journalistes, des défenseurs des droits et plus généralement des opposants au régime en place, sont aujourd’hui victimes de disparitions forcées au Burundi ou en Arabie Saoudite. Leur seul tort : faire valoir leur liberté d’expression, d’opinion ou d’association pacifique. L’ACAT-France relaie notamment ce mois-ci l’appel à destination des autorités burundaises d’exiger des enquêtes crédibles sur plusieurs cas de disparitions forcées.

En niant, voire en limitant ou en bloquant toute tentative pour faire valoir la responsabilité de l’État, certains pays rendent le travail d’enquête difficile, sinon impossible. Et par conséquence, à la justice de trouver sa voix. En Algérie (jusqu’à 20 000 personnes disparues pendant la guerre civile qui a fait rage de 1992 à 2002), au Liban (plusieurs milliers de personnes disparues entre 1975 et 1990), ou au Mexique (plus de 79 000 personnes disparues en décembre 2020), les enquêtes demeurent incomplètes et insuffisantes.

Réparer l’injustice exige un travail de vérité. Les disparitions forcées constituent des violations sévères des droits humains, dont le déni sclérose tout effort de réhabilitation et de résilience, individuel ou collectif. L’ACAT-France s’associe à toutes les initiatives qui œuvrent à cette nécessité impérieuse de justice.


*Chen Qiushi (à gauche sur la photo), a été vraisemblament libéré en mars 2021.

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