Mexique
Appel du mois

J’agis pour Lorenza Cano Flores et les mères chercheuses au Mexique

Le 15 janvier, Lorenza Cano Flores a été enlevée par des hommes armés qui sont entrés violemment chez elle. À ce jour, on ne sait rien de son sort. Son cas reflète la tragique réalité des milliers de femmes mexicaines à la recherche de leurs proches disparus.
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Le 25 / 03 / 2024

Qui est Lorenza Cano Flores?

Lorenza Cano Flores, une femme de 55 ans, a rejoint le Collectif Salamanca unis pour les disparus au côté de sa fille en 2018, à la suite de la disparition de son frère José Francisco Cano Flores. Lorenza était l’une des femmes les plus actives de ce collectif.

Le 15 janvier 2024, Lorenza était chez elle avec son mari et son fils. Vers 22 heures, un groupe d’hommes armés a fait irruption dans la maison et l’a enlevée. Lorsqu’ils ont tenté de les arrêter, son mari et son fils ont été abattus sur place. Bien que deux auteurs présumés aient été arrêtés une semaine plus tard, ils ont été relâchés par manque de preuves. À ce jour, on ne sait toujours pas où se trouvent Lorenza et les responsables de ces crimes.

Le Comité des Nations unies sur les disparitions forcées (CED) a reconnu la disparition forcée de Lorenza et a accordé une action urgente dans ce cadre. Il a également demandé à l’État mexicain d’établir un plan de recherche complet et d’identifier le groupe d’hommes armés impliqué. Cependant, les recherches pour retrouver Lorenza se poursuivent sans résultat.

L'enfer des « mères chercheuses » 

Le cas de Lorenza Cano Flores est un exemple représentatif des milliers de « mères chercheuses » au Mexique : des femmes courageuses qui sont devenues enquêtrices pour compenser l’inaction de l’État dans la crise des disparitions. En conséquence, ces femmes sont constamment confrontées à des menaces, à des violences physiques, voire à des disparitions et à des meurtres. Avec plus de 111 000 personnes disparues depuis 1962, au moins 234 collectifs de « mères chercheuses » se sont constitués à travers le pays. Ces femmes ouvrent les fosses communes et déterrent les corps en décomposition afin qu’ils puissent être identifiés par des experts médico- légaux. Mais leur travail est entravé par la négligence des autorités.

Les « mères chercheuses » ont vécu la disparition de leurs proches comme une première violence, souvent suivie de différents types de violences à leur encontre pour avoir poursuivi leurs recherches. La disparition de Lorenza Cano Flores nous rappelle que les autorités mexicaines doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité de celles qui, mues par l’amour et la justice, se consacrent à la recherche de leurs proches disparus.

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