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Liban
Appel du mois

J’agis pour la vérité sur l’assassinat de Lokman Slim

Cela fait maintenant trois ans que l’enquête sur l’assassinat de Lokman Slim stagne. Une impunité qui concerne également l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020, à laquelle la mort de Lokman Slim pourrait être liée.
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Le 18 / 01 / 2024

Le 4 février 2021, le corps de Lokman Slim, un intellectuel et défenseur des droits humains libanais, est retrouvé dans sa voiture, dans une zone sous influence du parti chiite Hezbollah. Le 3 février, après avoir visité des amis qui habitent à Niha dans le sud Liban, des vidéosurveillances ont révélé qu’il avait été suivi par plusieurs voitures. Bien que l’enquête se poursuive toujours, les proches de Lokman Slim et leur avocat se font peu d’illusions sur ses résultats. L’impunité, en matière d’assassinat politique, est malheureusement la règle au Liban.

Un lien avec l’explosion du port de Beyrouth ?

Le 15 janvier 2021, une vingtaine de jours avant son assassinat, Lokman Slim dénonçait à la télévision, la responsabilité du régime syrien et de son allié le Hezbollah, dans l’explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020. Le nitrate d’ammonium stocké aurait ainsi été destiné au régime syrien, qui l’utilisait pour fabriquer des barils d’explosifs, largués sur les zones civiles sous contrôle de l’opposition, durant la guerre civile. Deux mois avant la mort de Lokman Slim, deux assassinats –ceux du photographe Joe Bejjani, proche des militaires et de l’officier des douanes, Mounir Abou Rjeili – pourraient aussi être en lien avec l’explosion du port. Antérieurement, la
mort suspecte, le 4 mars 2017, d’un autre agent des douanes, Joseph Skaff, ami et collègue de Mounir Abou Rjeili, serait également liée à cette affaire, car le 21 février 2014, il avait été le premier à révéler dans un rapport interne, la présence de cette substance dangereuse dans le port. Comme pour Lokman Slim, les enquêtes sur ces trois meurtres n’ont pas abouti, et celle qui concerne l’explosion du port est enlisée dans des procédures multiples pour lui faire obstacle.

Une enquête internationale pour enfin connaître la vérité

Face à ces blocages et au manque d’indépendance de la justice libanaise, les familles des victimes, des ONG, des parlementaires libanais, des experts des Nations unies, le Haut-commissaire aux droits de l’Homme Volker Türk ou encore l’ACAT-France à travers son ambassadrice au Liban Antoinette Chahine, réclament une enquête internationale au sujet de l’explosion du port. Pour la veuve de Lokman Slim, Monika Borgmann, cette enquête indépendante, si elle voit le jour, devrait également s’intéresser aux assassinats qui y seraient liés, comme celui de son mari. 

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