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Vietnam
Appel à mobilisation

N’oublions pas Pham Doan Trang

Pham Doan Trang est une défenseure des droits humains qui a été arrêtée arbitrairement en octobre 2020 et condamnée à neuf ans d’emprisonnement, en raison de son travail de journaliste indépendante. Elle est actuellement détenue dans la prison d’An Phuoc.
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Le 22 / 03 / 2023

Mobilisons-nous pour demander la libération de Pham Doan Trang !

 

Un traitement sévère en raison de sa renommée…

Pham Doan Trang a été accusée de « fabrication, stockage, diffusion d’informations, de propagande ou de produits qui portent atteinte à la République socialiste du Viêtnam ». Sa condamnation à neuf ans d’emprisonnement, confirmée lors d’une audience en appel en août 2022, est supérieure à la peine qui était requise à l’origine. En effet, les juges ont considéré que ses entretiens avec des médias étrangers aggravaient les charges retenues contre elle et que son comportement était « dangereux » pour la société vietnamienne. Par la suite, cette logique a sous-tendu le traitement plus sévère, par rapport à d’autres prisonniers politiques, que les autorités vietnamiennes ont réservé à Pham Doan Trang. Ainsi, le 1er octobre 2022, son entourage et sa famille ont appris qu’elle avait été transférée du centre de détention de la capitale où elle se trouvait, à proximité d’eux, à 1500 km, dans la prison d’An Phuoc. Or, ce n’est que suite à ce transfert que sa mère et son frère ont été autorisés à lui rendre visite pour la première fois depuis son arrestation, deux ans auparavant. D’après leur témoignage de cette visite, Pham Doan Trang se trouvait dans un mauvais état de santé et rencontrait des difficultés à se déplacer. Elle souffrait de problèmes de santé dont une sinusite due à une infection à la Covid-19, d’une blessure au genou, d’arthrose et de problèmes gynécologiques qui ne semblaient pas être pris en charge au sein de la prison. Le manque de soins représente une violation du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels ꟷ que le Viêtnam a pourtant ratifié ꟷ et de l’ensemble des principes des Nations unies pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement. 

… qui génère une attention accrue à l’international

Pham Doan Trang a reçu de nombreux prix internationaux en reconnaissance de son travail, notamment suite à son arrestation. Son cas a également généré une forte mobilisation internationale en sa faveur. Ainsi, les Nations unies ont appelé à sa libération immédiate et le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a reconnu le caractère arbitraire de sa détention. La France, les États-Unis, le Canada ont également appelé à sa libération. L’ACAT-France se joint à cette mobilisation pour demander sa libération immédiate et sans conditions.  

Contexte

Les conditions de détention dans la prison d’An Phuoc

La prison d’An Phuoc, où Pham Doan Trang est actuellement détenue de manière arbitraire, a fait l’objet de plusieurs dénonciations et pétitions afin d’en améliorer les conditions de détention, de la part d’ONG telles que The 88 project. Ont ainsi été signalés : des empêchements pour participer à des activités sportives, pour se rendre à la bibliothèque, des chantages aux confessions forcées pour pouvoir utiliser le téléphone, des conditions dégradées d’hygiène et de sécurité alimentaire, ainsi qu’un accès restreint aux soins médicaux. Ces traitements sont en violation de plusieurs textes internationaux tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ainsi que les règles Nelson Mandela ꟷ  des directives établies par les Nations unies, à destination des États membres, afin de mettre en place des standards minimums de conditions de détention dignes. 

Le Viêtnam, pays-prison pour les journalistes

Le Viêtnam est classé 174ème sur 180 selon le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters Sans Frontières (RSF), faisant du pays « la troisième prison au monde pour les journalistes ». D’ailleurs, toujours selon RSF, 42 journalistes sont détenus à ce jour par les autorités vietnamiennes. Les moyens utilisés pour aboutir à ces arrestations sont de plus en plus sophistiqués : en 2020, le ministère de la Sécurité publique a mis en place la « Force 47 », une armée de 10 000 cyber militaires destinée à combattre et censurer les opinions dissidentes, dont celles des journalistes, sur internet. Une mesure d’autant plus inquiétante que l’éventail de sujets ciblés par la censure est large, incluant aussi bien la politique, que les questions relatives aux droits humains ou la corruption. L’espace de liberté d’expression des journalistes et de la dissidence en général ne cesse de se rétrécir. Finalement, seule la voix du Parti doit être entendue : avec cette tendance, le Viêtnam s’inscrit clairement dans la lignée de la Chine.

 

 

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