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République Dém. du Congo
Appel à mobilisation

Le journaliste Stanis Bujakera Tshiamala doit être libéré !

Le journaliste congolais Stanis Bujakera Tshiamala croupit dans une cellule de la prison de Makala à Kinshasa. Il est arbitrairement détenu depuis le 8 septembre 2023, date à laquelle il a été arrêté à l'aéroport de Ndjili à Kinshasa.
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© Photo Nicolas lascourrèges - Montage Coralie Pouget/ACAT-France
Le 07 / 02 / 2024

Mobilisons-nous pour la libération immédiate et sans conditions de Stanis Bujakera Tshiamala !

Téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et retournez-la par voie postale ou par voie électronique au président de la République démocratique du Congo.

Qui est  Stanis Bujakera Tshiamala ?

Stanis Bujakera Tshiamala est un journaliste congolais très populaire dans son pays suivi par plus de 577 000 abonnés sur X (ex-Twitter). Directeur-adjoint de publication du média congolais en ligne Actualite.cd, il est également correspondant de l’hebdomadaire Jeune Afrique et de l’agence de presse Thomson Reuters en République démocratique du Congo (RDC).

Un arrestation arbitraire

Suite à la publication d’un article de Jeune Afrique, fin août 2023, mettant en cause l’Agence nationale de renseignements (ANR) dans l’assassinat de Chérubin Okende, ancien ministre devenu opposant politique, Stanis Bujakera Tshiamala est arrêté arbitrairement le 8 septembre 2023 au sein de l’aéroport de Ndjili à Kinshasa, alors qu’il s’appretait à embarquer sur un vol en direction de Lubumbashi.

Durant trois jours, il est maintenu en détention de manière illégale. Ses téléphones portables et son ordinateur sont saisis et fouillés sans mandat. Le 11 septembre, il est placé en détention provisoire. Les autorités l’accusent de « propagation de faux bruits, diffusion de fausses informations, falsification et usage de faux ». Selon ces dernières, le journaliste serait l’auteur de l’article de Jeune Afrique. Le 14 septembre, il est transféré en prison à Makala.

Une procédure judiciaire inique

La procédure judiciaire intentée contre Stanis Bujakera Tshiamala est émaillée de nombreuses irrégularités. Le journaliste est accusé d’avoir fabriqué et diffusé une note confidentielle de l’ANR qui a servi de base à l’article de Jeune Afrique. Les autorités congolaises n’ont toutefois pas apporté la preuve selon laquelle cette note confidentielle serait un faux. Or, selon la contre-enquête menée par Reporters sans frontières (RSF), ce document est authentique. L’enquête menée par le consortium Congo Hold-Up, en collaboration avec Jeune Afrique, démontre, preuves à l’appui, que Stanis Bujakera Tshiamala n’est ni l’auteur ni le premier diffuseur de la note confidentielle des services de renseignement.

Le dossier à l’encontre du journaliste congolais est de facto vide. Les seules dépositions qui constituent actuellement ce dossier sont celles de Stanis Bujakera Tshiamala. Pourtant le parquet continue à maintenir le journaliste en détention. La justice a rejeté toutes les demandes de libération sous caution du journaliste.

Cette affaire met en lumière la répression croissante des autorités congolaises à l'encontre des médias en RDC. Stanis Bujakera Tshiamala encourt jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.

 

Contexte

La situation générale des droits humains en République démocratique du Congo (RDC), plus grand pays d’Afrique subsaharienne par sa superficie, demeure préoccupante. La guerre dans l’Est du pays, les conflits internes réguliers dans diverses provinces et la mauvaise gouvernance généralisée contribuent à la perpétration de nombreuses violations récurrentes des droits humains. Nombre d’entre elles sont commises par les forces de défense et de sécurité congolaises, mais également par les divers groupes armés : massacres, enlèvements, violences sexuelles, tortures, recrutements d'enfants.  Les auteurs et responsables de ces exactions font l’objet d’une impunité quasi totale. Actuellement, plus de 100 groupes armés sont actifs dans l'Est du pays. Pour lutter contre l’insécurité dûe à ces groupes armés, les autorités ont instauré un état de siège dans le Nord-Kivu et l’Ituri, favorisant au contraire des violations des droits humains supplémentaires commises par les forces de défense et de sécurité congolaises. Près de 5,5 millions de personnes sont déplacés du fait des conflits en RDC.

La liberté de la presse en RDC : un sujet préoccupant

Les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique, ainsi que les médias, sont fréquemment menacés dans le pays. La RDC compte « plus de 7 000 journalistes professionnels, 540 journaux, dont une quinzaine seulement paraissent régulièrement, 177 chaînes de télévision, plus de 4 000 stations de radio et 36 médias en ligne » dont Actualité.cd. Dans ce paysage médiatique, il est à noter que la presse écrite n’existe que dans la capitale Kinshasa. Seules la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), la radio Okapi des Nations unies et Top Congo disposent d’une couverture nationale. En RDC, les médias sont avant tout des instruments d’influence et de pouvoir car nombre d’entre eux appartiennent à des politiciens qui influent sur les lignes éditoriales en fonction de leurs agendas politiques. La RTNC est un média d’État qui manque d’indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif.

Journaliste, un métier dangereux

Pour RSF « médias et journalistes font face à un véritable problème de sécurité ». Il est très fréquent que les autorités congolaises, les groupes armés, les groupes religieux et les politiques exercent des pressions sur les journalistes et les médias. Dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF, la RDC est 124ème sur 180, en grande partie du fait de l’insécurité vis-à-vis des journalistes. Selon le Comité de protection des journalistes (CPJ), 6 journalistes ont été tués en RDC en 2023 et 2 sont portés disparus. Les arrestations de journalistes, agressions, et autres menaces sont régulières, de même que les saccages et pillages de locaux de médias.

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