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Burundi
Appel à mobilisation

Floriane Irangabiye : la lutte pour sa liberation continue !

Cela fait maintenant plus de huit mois que la journaliste burundaise, Floriane Irangabiye – chroniqueuse et animatrice sur Radio Igicaniro – est arbitrairement détenue.
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Le 10 / 05 / 2023

Mobilisons-nous pour la libération de Floriane Irangabiye !

Qui est Floriane Irangabiye ?

Floriane Irangabiye, chroniqueuse et animatrice sur Radio Igicaniro – un média en ligne qui diffuse depuis le Rwanda – a été arrêtée à Matana, dans le Sud du Burundi, le 30 août 2022 par des agents du Service national de renseignements (SNR). La journaliste vit en exil au Rwanda mais était de passage au Burundi pour participer à des funérailles. Après son arrestation, Floriane Irangabiye est immédiatement transférée au siège du SNR à Bujumbura, la capitale. Le 8 septembre 2022, après plus d’une semaine d’interrogatoires sans la présence d’un avocat, la journaliste est transférée à la Prison centrale de Mpimba, située également dans la capitale. Le 29 septembre 2022, elle est conduite de nuit vers la Prison de Muyinga, dans le Nord-est du pays, loin des membres de sa famille vivant à Bujumbura.

Le 27 octobre 2022, environ deux mois après son arrestation, Floriane Irangabiye est officiellement accusée d’avoir « porté atteinte à l’intégrité du territoire national ».

Le 2 janvier 2023, la sanction tombe. La journaliste burundaise est condamnée à dix ans de prison ferme avec une amende de 1 000 000 de francs burundais (environ 450 euros) pour avoir « porté atteinte à l’intégrité du territoire national » sur la base de l’article 611 du Code pénal.

Un appel contre sa condamnation a eu lieu le 31 mars et, dans un jugement rendu le mardi 2 mai, une cour d'appel de Bujumbura a confirmé la décision du tribunal de première instance,

Ce qui est reproché à la journaliste c’est d’avoir animé, en août 2022, une discussion avec deux détracteurs des autorités burundaises – Bob Rugurika, Directeur de la Radio publique africaine (RPA) et Maître Janvier Bigiramana, Avocat et Coordinateur national de Tournons la Page (TLP-Burundi) – sur Radio Igicaniro, un média en ligne. Au cours de ce débat, la journaliste, sans explicitement prôner la violence, a vivement critiqué le gouvernement burundais et encouragé les Burundais à s’opposer aux autorités, ce qui relève de la liberté d’expression.

La confirmation de la peine de Floriane Irangabiye à dix ans de prison ferme est une peine abusive et partiale, motivée par une volonté politique de faire taire toute opposition ou voix critique, dans un contexte de monopolisation du pouvoir par le Conseil national pour la défense de la démocratie - Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), l’ancienne rébellion entre 1993 et 2003, devenue le parti politique dominant et au pouvoir à partir de 2005.

Floriane Irangabiye est la « seule journaliste femme en prison dans toute l’Afrique ».

Contexte

L’élection, en mai 2020, d’Évariste Ndayishimiye à la tête de l’État burundais aurait pu être annonciateur de réels changements en termes d’amélioration effective des droits humains dans le pays, mais ce n’est toujours pas le cas. En dépit de quelques améliorations à la marge, comme les libérations de plusieurs défenseurs des droits humains (Nestor Nibitanga, Germain Rukuki, Tony Germain Nkina) et de journalistes injustement emprisonnés, d’autres militants de la société civile ont, entre-temps, été arrêtés arbitrairement : une journaliste (Floriane Irangabiye) et cinq défenseurs des droits humains sont actuellement détenus.

La situation des droits humains au Burundi reste critique. L’exercice du journalisme reste difficile. La société civile et les médias indépendants ne sont toujours pas en mesure d’exercer librement leur métier : douze défenseurs et journalistes vivant à l’étranger sont toujours sous le coup de condamnations iniques et leurs structures interdites au Burundi. Parmi eux : Maître Armel Niyongere, Président de l’ACAT-Burundi, lauréat du Prix Engel-du Tertre 2020 de la Fondation ACAT.

Les exécutions extrajudiciaires et les disparitions forcées d’opposants se poursuivent. Les milices pro-gouvernementales – plus couramment appelées Imbonerakure – ne sont toujours pas dissoutes et continuent de terroriser la population partout dans le pays. L’impunité demeure la règle pour les auteurs et responsables de violations graves des droits humains, notamment en ce qui concerne les très nombreuses disparitions forcées survenues après 2015.

L’élection du président Évariste Ndayishimiye avait fait naître l’espoir de mettre un terme à la crise généralisée des droits humains au Burundi. Mais le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a en réalité conservé son monopole sur le pays après les élections de 2020 et se maintient au pouvoir par la peur et le contrôle de la société.

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