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Appel à mobilisation

34 ans après le massacre de Tiananmen, la censure tue toujours les libertés

En juin 1989, place Tiananmen, les autorités chinoises ont tué des manifestants pro-démocratie. 34 ans après, cette commémoration est toujours interdite et le périmètre de la censure s’est élargi.
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© Photo Nicolas lascourrèges - Montage Coralie Pouget/ACAT-France
Le 13 / 06 / 2023

Mobilisons-nous pour demander la libération immédiate de celles et ceux qui osent braver la censure en Chine !

Téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et retournez-la par voie postale ou par voie électronique à l'Ambassadeur de Chine en France.

Qui est ciblé par les autorités chinoises ?

Entre le 15 avril et le 4 juin 1989, des étudiants, des intellectuels et des ouvriers chinois se sont réunis à Pékin pour manifester en faveur de la démocratie, jusqu’à ce que l’armée intervienne et tue plusieurs centaines, voire milliers d’entre eux. Depuis, la commémoration de ce massacre est toujours interdite. C’est ce qu’illustre la récente arrestation par la police de Hong Kong d’une vingtaine de personnes – incluant des figures du mouvement pro-démocratie – qu’elles aient été directement liées à une forme de commémoration publique ou seulement soupçonnées de l’être.

Manifester, s'exprimer en Chine: des actes de courage

Non seulement la Chine a toujours refusé de reconnaître le massacre de Tiananmen, mais la liste des sujets considérés comme sensibles s’est considérablement étoffée. De ce fait, le périmètre d’action de la société civile en Chine est particulièrement restreint. Tout individu dont les propos ou actions sont considérés comme contraires aux intérêts du régime est susceptible d’être arrêté. Les profils des défenseurs et défenseures des droits humains pour lesquels l’ACAT-France est mobilisée illustrent clairement cette tendance au tout-répressif. Aucun d’eux n’a pu exercer ses libertés d’expression, de réunion pacifique et d’association.

Ding Jiaxi et Xu Zhiyong ont été arrêtés respectivement en décembre 2019 et février 2020 dans le cadre d’une vague de répression pour s’être réunis avec une vingtaine d’activistes, afin de discuter de mobilisation. Ce n’est que récemment que les peines particulièrement lourdes auxquelles ils ont été condamnés (douze et quartorze ans d’emprisonnement) ont été rendues publiques. Depuis, leur situation est incertaine. Par la suite, toute prise de position ou propos public sur leur situation a fait l’objet de censure. Ainsi, Li Qiaochu, a été arrêtée pour la deuxième fois en février 2021 pour avoir révélé la torture dont ces deux défenseurs faisaient l’objet en détention. Aux dernières nouvelles, son état de santé était inquiétant et incompatible avec son maintien en détention. Au même titre, Yu Wensheng a été arrêté pour la deuxième fois en avril 2023, avec son épouse Xu Yan, notamment pour avoir exprimé sa solidarité envers les familles de Ding Jiaxi et Xu Zhiyong.

Huang Xueqin a quant à elle été initiatrice du mouvement #MeToo en Chine et a publié des écrits sur les manifestations pro-démocratie à Hong Kong. Pour cette raison, elle a été arrêtée pour la deuxième fois le 19 septembre 2021. Depuis, elle fait l’objet d’une procédure judiciaire opaque et incertaine. D’ailleurs, Li Qiaochu (voir ci-dessus) s’est elle aussi impliquée dans le mouvement #MeToo.

Enfin, les révélations quant à la réalité de la situation sanitaire due à la Covid-19 à Wuhan ont également été censurées. Fang Bin, l’un des premiers à s’exprimer à ce sujet, a été arrêté le 9 février 2020. Il semble avoir été libéré récemment, mais peu d’informations sont disponibles sur sa situation actuelle. Zhang Zhan a été arrêtée pour des faits similaires en mai 2020. Elle est actuellement toujours détenue et son état de santé est inquiétant.

Contexte

Si depuis 1989 la politique de la Chine et sa position sur la scène internationale ont changé, d’autant que l’arrivée d’internet a modifié les espaces d’expression, sa pratique de la censure a toutefois conservé une certaine constance, renforcée par un arsenal d’outils juridiques et technologiques de plus en plus sophistiqués.

Une surveillance de masse de la société civile

Depuis les années 2000, la Chine a mis en place un système de censure sur internet connu sous le nom de Great Firewall  (« Grand mur pare-feu », en anglais), visant d’une part à bloquer tout site ou propos qui serait contraire au narratif du Parti Communiste Chinois (PCC), et d’autre part à surveiller sa population, grâce à son pendant, le système sophistiqué du Golden Shield Project  (« Projet de bouclier d’or », en anglais). Les autorités chinoises ont également accès à des centaines de millions de caméras et de téléphones portables personnels sur le territoire, avec un contrôle renforcé sur la région du Xinjiang (à majorité ouïghoure). À ces outils s’ajoutent des lois, telles que celle sur la sécurité nationale de Hong Kong. Celle-ci, adoptée à l’unanimité le 30 juin 2020 par le parlement chinois, a été largement dénoncée par la communauté internationale, en raison du caractère particulièrement vague et général de sa formulation pouvant mener à l’arrestation de tout individu considéré comme une menace pour la « sécurité nationale ». Force est de constater que l’ensemble de ces pratiques est contraire à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association. D’ailleurs, la Chine n’a jamais ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, l’un des textes fondamentaux du droit international pour la protection de ces libertés.

De l'importance de continuer à se mobiliser

 Les violations des droits humains en Chine - et plus particulièrement des libertés d’expression, de réunion pacifique et d’association - sont régulièrement condamnées par la communauté internationale. L’abrogation des lois et pratiques de censure et surveillance, ainsi qu’un meilleur respect de ces libertés, figurent parmi les recommandations récurrentes des États impliqués dans l’Examen Périodique Universel (EPU) de la Chine (le dernier ayant eu lieu en 2018). Ce mécanisme du Conseil des droits de l’homme (CDH) des Nations unies permet d’examiner le respect des obligations et des engagements souscrits par chacun des 193 États membres des Nations unies en matière de droits humains. Il est, à ce jour, l’un des derniers espace publics dans lesquels la Chine accepte que sa situation intérieure soit étudiée par ses pairs. C’est pourquoi, au vu des violations aggravées des droits humains en Chine, et en dépit de son silence face aux condamnations et recommandations qui lui sont adressées, l’ACAT-France est mobilisée pour le futur EPU du pays prévu en début d’année 2024.

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