Au cours du mois de décembre 2021, plus de 80 militants et cadres du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), principal parti d'opposition, ont été condamnés à des peines allant de six mois à sept ans de prison ferme pour « attroupement », « insurrection » ou encore « rébellion ».
Ces opposants, arrêtés en septembre 2020 pour avoir manifesté pacifiquement contre les autorités ou voulu le faire, ont été jugés par des tribunaux militaires à Yaoundé et Douala. Ils n'ont pas pu se défendre librement ni être jugés de manière indépendante et impartiale. Parmi les personnes condamnées à de lourdes peines, les cadres Olivier Bibou Nissack, porte-parole du Président du MRC, Alain Fogué, premier vice-Président du MRC, Pascal Zamboue, coordinateur du MRC et Mispa Awasum, Présidente de la ligue des femmes du MRC, condamnés à sept ans de prison ferme. Aucun des accusés ni leurs avocats n'étaient présents dans les tribunaux au moment des verdicts. En septembre dernier, le collectif d'avocats défendant les 124 militants et cadres du MRC alors emprisonnés (plus de 500 avaient été arrêtés en septembre 2020) avait indiqué se retirer des procédures judiciaires en cours face « à l'impossible accès à une justice équitable et l'absence d'indépendance des juges ».
L'ACAT-France dénonce la condamnation inique de dissidents politiques et appelle à leur libération. Elle continuera à se mobiliser contre les arrestations et détentions arbitraires et pour le respect des droits fondamentaux.
Pour aller plus loin :
Appel à mobilisation du 03/02/2021 : « Il faut mettre un terme aux arrestations arbitraires d’opposants » : https://www.www.acatfrance.fr/appel-urgent/il-faut-mettre-un-terme-aux-arrestations-arbitraires-dopposants–