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Narges Mohammadi, défenseure des droits et Prix Nobel de la paix, renvoyée en prison un an après sa libération.

  • Détention
  • Peine de mort
  • Torture

Mobilisons-nous pour la libération immédiate de Narges Mohammadi et pour qu’elle puisse bénéficier d’un examen médical indépendant.

Pour agir, envoyez un email et/ou téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et retournez-la par voie postale à Son Excellence Monsieur Masoud Pezeshkian, Président de la République islamique d’Iran

Le vendredi 12 décembre 2025, Narges Mohammadi, défenseure des droits humains iranienne et lauréate du prix Nobel de la paix 2023, a été arrêtée de manière violente dans la ville de Mashhad, en Iran. Déjà condamnée à treize ans et neuf mois de prison, Narges Mohammadi se retrouve de nouveau en détention un an après sa libération, alors qu’elle souffre de graves problèmes de santé, ce qui suscite de vives inquiétudes concernant sa sécurité et son bien-être. Face à cette situation alarmante, l’ACAT-France exige sa libération immédiate.

Narges Mohammadi : l’icône de la liberté qui résiste à tout

Née le 21 avril 1972 à Zanjan, au nord-ouest de l’Iran, Narges Mohammadi est ingénieure physicienne, journaliste et militante, figure emblématique de la défense des droits humains. Elle occupe le poste de vice-présidente du Defenders of Human Rights Center (DHRC), une organisation iranienne fondée en 2001, dédiée à la protection des droits des femmes, des prisonniers politiques et des minorités en Iran. La présidente de cette organisation est Shirin Ebadi, co-lauréate du prix Nobel de la paix en 2003, aux côtés de Narges Mohammadi.

Le parcours de Narges Mohammadi est marqué par un engagement militant dès sa jeunesse, soutenant activement les droits des femmes à travers ses écrits. Son engagement en faveur des droits des femmes et sa lutte contre l’oppression lui ont valu d’être arrêtée et emprisonnée à plusieurs reprises depuis 1998. En mai 2016, elle est condamnée à 16 ans de prison pour avoir dirigé un mouvement visant à abolir la peine de mort. Libérée en octobre 2020, elle est de nouveau incarcérée peu après. En 2023, alors qu’elle est emprisonnée dans la célèbre prison d’Evin, elle reçoit le prix Nobel de la paix, devenant ainsi un symbole fort de son combat pour la liberté et la dignité des femmes iraniennes. Depuis vingt-cinq ans, aucune condamnation ni répression n’ont réussi à la réduire au silence. Elle incarne la résilience et le courage face à l’adversité. Son appel à la criminalisation de l’apartheid de genre et son engagement constant en faveur de la liberté et des droits humains font d’elle une figure incontournable de la lutte pour les droits des femmes en Iran et au-delà. Sa voix résonne comme un cri de ralliement pour tous ceux qui aspirent à un avenir libre et équitable.

Une arrestation violente et des accusations fallacieuses : que s’est-il passé ?

Narges Mohammadi a été arrêtée le 12 décembre à Mashhad, après avoir pris la parole lors d’une cérémonie en mémoire de l’avocat Khosrow Alikordi, figure de la défense des prisonniers politiques, décédé six jours plus tôt dans des circonstances jugées suspectes par certains dissidents. Dans un bref appel téléphonique à sa famille le 14 décembre, Narges Mohammadi a déclaré avoir été frappée à coups de matraque par des agents de police en civil lors de son arrestation. Elle a indiqué avoir reçu de violents coups à la tête et au cou, laissant des ecchymoses visibles. Selon son frère Hamid Mohammadi, installé en Norvège, la brutalité de l’intervention a été telle qu’elle a dû être transférée par les autorités pénitentiaires à deux reprises à l’hôpital en raison de l’urgence de son état de santé. Un autre de ses frères, vivant en Iran, a tenté de convaincre les autorités d’accepter qu’un médecin indépendant l’examine, mais sa demande a été refusée. Son époux, Taghi Rahmani, résidant à Paris, s’est dit “très inquiet de ce qui pourrait lui arriver.”

Les geôliers de Narges Mohammadi l’accusent également de “collaboration avec l’État d’Israël”, une accusation qui, dans le pire des scénarios, pourrait entraîner la peine de mort. Cette nouvelle arrestation soulève de vives inquiétudes quant à sa sécurité et à son bien-être, d’autant plus que Narges Mohammadi avait été libérée en décembre 2024 pour des raisons médicales après avoir subi plusieurs crises cardiaques en prison. Elle purgeait alors une peine d’incarcération de treize ans et neuf mois pour “collusion” contre la sûreté de l’État et “propagande” contre le régime iranien. L’ACAT-France dénonce une répression violente et appelle à sa libération immédiate

Contexte

L’arrestation de Narges Mohammadi s’inscrit dans un contexte de répression accrue en Iran, particulièrement depuis la “guerre des 12 jours” entre Israël et l’Iran, qui a débuté le 13 juin 2025 et s’est terminée le 24 juin 2025. Le régime iranien, déjà affaibli, intensifie ses efforts pour étouffer toute dissidence, s’en prenant à ceux qui osent critiquer le pouvoir. Le Guide suprême, Ali Khamenei, a souligné à plusieurs reprises que la principale menace ne provenait pas de l’étranger, mais de l’intérieur du pays. Cette perspective a engendré une intensification de la répression, marquée par des arrestations massives, des exécutions incessantes et la répression des voix dissidentes au cours des deux derniers mois.

Une intensification de la répression politique et des dissidents

Depuis le 24 juin 2025, la répression politique en République islamique a considérablement augmenté. Les forces de sécurité et de renseignement ont procédé à l’arrestation de centaines de citoyens sous divers prétextes, tandis que les exécutions se poursuivent à un rythme alarmant, plongeant de nombreuses familles dans le deuil à travers tout le pays. Face à ce qu’il considère comme un danger existentiel (la revendication des droits humains), le régime iranien choisit de répondre par la violence. Selon les organisations de défense des droits humains, en octobre 2025, plus de 1 500 exécutions ont été recensées en un an, un niveau inédit depuis plusieurs décennies.

Appel à l’action

L’ACAT-France appelle à la libération immédiate et inconditionnelle de Narges Mohammadi, ainsi que de tous les dissidents emprisonnés pour avoir exercé leur droit légitime à la liberté d’expression et de manifestation. Nous dénonçons également les actes de torture et les mauvais traitements subis par Narges Mohammadi lors de son arrestation.

Nous exhortons la République islamique d’Iran à libérer sans délai Narges Mohammadi et à abandonner les charges qui pèsent contre elle. Il est également essentiel que le gouvernement iranien réponde aux allégations de torture formulées à l’encontre de ses forces de sécurité, qui auraient commis des actes de torture et d’autres mauvais traitements lors de son arrestation. De plus, nous demandons le respect des règles minima des nations unies  pour le traitement des détenus (Régles Nelson Mandela), en permettant à Narges Mohammadi de bénéficier d’un examen médical indépendant et de soins appropriés afin de préserver son intégrité physique.

La République islamique d’Iran, signataire du Pacte international sur les droits civils et politiques (PIDCP), doit respecter ses obligations internationales et mettre fin à cette répression violente des voix dissidentes, aux arrestations arbitraires et aux actes de torture à l’encontre de la société civile.

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