Exécution imminente – 5 février 2025
L’ACAT-FRANCE DEMANDE EN URGENCE LA SUSPENSION IMMÉDIATE DE LA DÉCISION D’EXÉCUTION DE STEVEN LA’WAYNE NELSON.
Steven La’Wayne Nelson est un jeune Américain de 37 ans qui se trouve dans le couloir de la mort du Texas depuis 2012. Son exécution est imminente et est prévue pour le 5 février 2025. Cela fait 13 ans qu’il est enfermé 22 à 24 heures par jour, tous les jours, à l’Allan B. Polunsky Unit, une prison américaine située à West Livingston, dans le comté de Polk au Texas, où se trouve le couloir de la mort texan pour les hommes depuis 1999. Steven a été condamné à mort pour son implication dans un incident tragique ayant entraîné la perte d’une vie. Cependant, les circonstances de cette affaire révèlent une profonde injustice qui ne peut être ignorée.
Contexte de l’affaire :
En 2012, Steven Nelson a été condamné pour le meurtre de Clinton Dobson, un pasteur, survenu le 3 mars 2011 à Arlington, au Texas. Ce crime tragique, qui a également vu sa secrétaire, Judy Elliot, gravement battue mais survivante, a été orchestré par un trio composé de Nelson, Jefferson et Springs, dans le cadre d’un cambriolage. Lors de cette attaque, divers objets, dont un ordinateur portable, un téléphone et des cartes de crédit, ont été dérobés. Steven Nelson a avoué avoir participé au vol en tant que guetteur, affirmant qu’il n’avait jamais agressé les victimes et qu’il se trouvait à l’extérieur de l’église au moment des faits. Il a précisé qu’il était entré dans l’église à deux reprises pour prendre quelques objets, sans jamais interagir avec le pasteur et sa secrétaire. Malgré son rôle moins actif et le fait que les deux autres complices n’aient jamais été poursuivis, Steven a été le seul à être jugé et condamné, recevant même la peine de mort. Cette situation soulève des questions importantes sur l’équité de son procès et la disproportion entre son rôle et la sévérité de la peine infligée, mettant en lumière des préoccupations concernant la justice dans cette affaire.
Pourquoi Steven a-t-il obtenu la sanction la plus sévère, alors que les autres n’ont subi aucune conséquence ?
Cette situation met en lumière une grave injustice qui sape les fondements du système juridique américain, censé garantir que la punition soit proportionnelle au crime commis.
Arguments contre la peine de mort dans le cas de Steven :
• Punition disproportionnée :
Les actions de Steven ne justifient pas une peine de mort. En tant que guetteur, il n’a pas commis de meurtre ni eu l’intention de nuire à quiconque. Assimiler ses actions à celles de ses coaccusés, qui ont directement causé un décès, est fondamentalement injuste.
• Manque de connaissance :
Au moment d’entrer dans l’église, Steven n’était pas au courant qu’un meurtre avait eu lieu. Ce fait critique doit être pris en compte lors de la détermination de sa culpabilité. Le tenir responsable d’un crime qu’il n’a pas commis constitue une violation des principes fondamentaux de la justice.
• Application arbitraire de la justice :
Le fait que Steven soit le seul condamné à mort soulève de sérieuses préoccupations concernant l’application arbitraire de cette peine. Une telle disparité altère la confiance des citoyens dans leur système judiciaire.
• Potentiel de réhabilitation :
Steven a un grand potentiel de réhabilitation et a contribué positivement à la société. Il montre de l’amour et de la compassion envers sa femme, ses amis et son entourage, prouvant qu’il a évolué en tant que personne. Il regrette profondément son implication dans le vol et a saisi de nombreuses occasions de se racheter. La peine de mort éliminerait toute possibilité de croissance et de changement, niant à Steven la chance de continuer ses contributions positives au monde et de réparer ses erreurs.
• Valeur de la vie et miséricorde :
En tant que chrétiens, nous croyons que chaque vie a une valeur intrinsèque, car elle est créée à l’image de Dieu. La peine de mort va à l’encontre de ce principe fondamental, car elle nie la possibilité de rédemption et de pardon. Jésus nous enseigne l’importance de la miséricorde et du pardon, même envers ceux qui ont commis des erreurs graves. En condamnant Steven à mort, l’État du Texas rejette l’opportunité de lui offrir une seconde chance, de lui permettre de se repentir et de se réconcilier avec Dieu et avec la société. La miséricorde est un pilier de notre foi, et il est essentiel de l’appliquer dans les situations de justice, en privilégiant la réhabilitation plutôt que la punition ultime.
L’ACAT-France exhorte le gouverneur du Texas, les législateurs et toutes les autorités compétentes à examiner attentivement le cas de Steven. Sa peine de mort représente non seulement une tragédie personnelle, mais aussi un échec du système à enquêter pleinement sur les individus impliqués. Il n’est dans l’intérêt de personne d’avoir une enquête incomplète. La justice ne doit pas être une approche unique ; elle doit tenir compte des nuances de chaque cas individuel.
