José Roviro López Rivera est membre de la Communauté de paix de San José de Apartadó (CdP), une initiative de résistance pacifique au conflit armé. Ce leader paysan s’est dévoué à la protection de l’environnement et à la défense des droits humains de sa communauté, qui subit différentes violences liées aux intérêts économiques dans la région. Le travail courageux de Roviro l’expose à des menaces constantes des paramilitaires, mettant en péril sa vie et celle de sa famille. Malgré les assassinats de plusieurs leaders de la CdP, Roviro reste fermement engagé au sein du Conseil interne, où il est particulièrement visible et donc plus exposé.
La Communauté de paix San José de Apartadó
La CdP compte environ 300 personnes et se situe dans le nord-ouest de la Colombie, dans la région d’Urabá. Cette communauté se trouve sur un territoire riche en biodiversité et en ressources naturelles, disputé pour son potentiel économique. Le groupe paramilitaire Autodefensas Gaitanistas de Colombia (AGC) a historiquement exercé son contrôle sur cette région, menaçant, déplaçant et assassinant des paysans pour permettre à des entreprises d’exploiter les terres en toute impunité. Cette situation est facilitée par la négligence des gouvernements face aux violations des droits humains et de l’environnement.
Assassinats en réponse à la défense de l’environnement
Depuis la création de la CdP, plus de 300 de ses membres ont été tués. Les meurtres les plus récents ont eu lieu le 19 mars dernier, après 15 jours de manifestations contre la construction de routes illégales sur les terres de la communauté. Grâce à cette mobilisation, le gouvernement a ordonné l’arrêt de la construction, mais les paramilitaires ont répondu en assassinant Nallely
Sepúlveda et Edison David, membres de la famille du coordinateur humanitaire de la CdP.
Bien que le gouvernement se soit engagé à enquêter sur ce crime, et à dresser un diagnostic sur les permis accordés aux entreprises de construction et d’exploitation minière de la région, aucun progrès n’a été fait.
Aujourd’hui encore, Roviro est victime de menaces et ne peut rentrer dans son village.