Une lourde peine à caractère politique
Nguyen Trung Ton milite depuis longtemps en faveur des droits humains. Il était le président de l’association Fraternité pour la Démocratie (Brotherhood for Democracy, en anglais), une organisation civile indépendante fondée en 2013 qui utilisait internet pour promouvoir les droits humains, organiser des formations et mettre en place des actions de sensibilisation à destination de la société civile. L’association coordonnait le travail de plusieurs acteurs pro-démocratie au Vietnam et assistait des victimes des autorités vietnamiennes.
Nguyen Trung Ton était engagé en faveur de la défense de la liberté de culte et de la démocratie. L’association Fraternité pour la Démocratie est un des groupes politiques qui a été le plus réprimé au Vietnam. En 2018, sept membres de cette organisation, dont Nguyen Trung Ton, ont été lourdement condamnés par les autorités vietnamiennes et arrêtés sans chef d’accusation. Ils ont été reconnus coupables d’avoir « mené des activités visant à renverser le gouvernement » et n’ont pu avoir qu’un recours limité à un conseil juridique avant leur procès. Pour ces raisons, peu de temps après, plusieurs rapporteurs spéciaux des Nations-Unies ont condamné ces arrestations. L’ensemble de ces répressions était contraire aux pactes internationaux sur les droits humains et au respect de la liberté individuelle de croyance, de parole, d’association, de presse auxquels le Vietnam s’est engagé.
Un état de santé très préoccupant
La santé de Nguyen Trung Ton ne cesse de se dégrader depuis fin octobre 2018. Il souffre des genoux à la suite d’une agression subie en février 2017 et il rencontre des difficultés pour se déplacer. En outre, sa famille – avec laquelle l’ACAT-France s’est entretenue – a indiqué qu’il avait également des problèmes à la vessie et aux yeux où un abcès s’est développé sans qu’il puisse recevoir de traitement médical approprié. Il risque de devenir aveugle. Son épouse a dû se procurer des médicaments et a formulé à plusieurs reprises des demandes auprès de l’administration de la prison pour le faire examiner dans un hôpital. Le directeur de l’établissement pénitentiaire a refusé de faire droit à sa requête, arguant que Nguyen Trung Ton avait déjà été examiné dans la clinique de la prison.
Sa famille continue d’agir pour qu’il soit examiné dans un hôpital hors de la prison.
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