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J’agis pour Israa al-Ghomgham.

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  • Peine de mort
Israa al-Ghomgham Photo : DR

Arrêtée pour avoir manifesté pacifiquement

Dans la continuité du printemps arabe de 2011, des manifestations pour la justice et l’égalité se déroulent en Arabie saoudite, principalement dans la province de l’Ouest, riche en pétrole et où réside une forte minorité chiite, discriminée et réprimée par le pouvoir saoudien sunnite.
Comme de nombreux autres Saoudiens de confession chiite, Israa al-Ghomgham participe à ces manifestations dans la ville d’al-Qatif et y rencontre son futur mari Mousa al-Hisham. Ils poursuivent leur engagement sur les réseaux sociaux appelant à la mise en place de réformes dans le pays et à la libération de prisonniers d’opinions. Ce sont précisément ces activités pacifiques qui vont attirer sur le couple l’attention des services saoudiens.

Le 6 décembre 2015, le destin d’Israa et Mousa bascule. Arrêtés tous les deux par les services de sécurité saoudiens, ils sont transférés dans la prison al-Mabahith de Damman, capitale de la province orientale saoudienne.

Une peine de mort requise par le parquet

Détenus provisoirement pendant 32 mois, ils n’ont pas accès à un avocat et auraient subi des mauvais traitements sans qu’aucune enquête n’ait été ouverte sur ces allégations par la justice saoudienne. Ce n’est que le 6 août 2018 qu’ils comparaissent pour la première fois devant la cour pénale spécialisée, une juridiction largement utilisée pour réprimer les défenseurs des droits humains et autres activistes. Ils sont présentés avec quatre autres militants, tous chiites.

À la stupeur de tous, le procureur demande la peine de mort pour cinq d’entre eux, dont Israa et Mousa. Si une telle peine venait à être confirmée, Israa serait la première femme à être condamnée pour son militantisme pacifique. S’engage alors une mobilisation internationale, renforcée par la dénonciation de meurtre sauvage du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul le 2 octobre 2018, révélant aux yeux du monde la cruauté du régime saoudien. Face à cette pression, les autorités saoudiennes annoncent le 1er février 2019  ne plus requérir la peine de mort contre Israa. Le 10 février 2021, elle écope de huit ans de prison tandis que son époux Mousa écope quant à lui, de dix-sept ans. Les autres co-accusés sont condamnés à des peines de prison allant de huit à quinze ans. Mais cette peine déjà lourde est aggravée en 2022 pour Israa, de cinq années supplémentaires d’emprisonnement en appel, portant à treize la durée totale de son emprisonnement.

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