Yurumanguí en quête de réponses concernant la disparition de ses leaders
Il y a deux ans, la communauté de Yurumanguí a été plongée dans l’angoisse et l’incertitude lorsque deux de ses dirigeants, Abencio Caicedo et Edinson Valencia, ont disparu le 28 novembre 2021. Ces deux leaders étaient des figures emblématiques dans la lutte pour la protection de l’environnement et la préservation de la culture afro-descendante de la région. Abencio était membre du bureau exécutif du Conseil communautaire du bassin de la rivière Yurumangui, tandis qu’Edinson était le coordinateur du contrôle et de la surveillance de l’Organisation ethnico territoriale Aponury de la rivière Yurumanguí. Ils avaient fermement résisté aux pressions exercées par des groupes armés cherchant à imposer des cultures illicites de coca et des activités minières illégales. La fermeté de leur position pourrait être l’une des causes de leur disparition qui a eu un impact profond sur la communauté afro-descendante de Yurumanguí. De nombreuses voix se sont élevées pour exiger des autorités qu’elles entreprennent des démarches effectives pour les retrouver. Cependant, à ce jour, aucune piste n’a abouti.
Communautés en péril : la menace constante des groupes armés
Les communautés de Yurumangui résistent depuis des décennies aux groupes armés qui cherchent à contrôler le territoire pour bénéficier du narcotrafic, de l’exploitation minière illégale et de l’abattage aveugle des arbres. Confrontées à l’abandon de l’État, ces communautés se retrouvent sans soutien face à des groupes armés qui s’approprient les territoires et oppriment les populations.
Au cours des dernières années, la colonne mobile Jaime Martínez, une dissidence des FARC a pris le contrôle de la région. En effet, il existe de forts soupçons la désignant comme responsable de la disparition d’Edinson et d’Abencio. Mais les habitants sont contraints au silence par crainte de représailles et vivent sous la menace constante de la violence armée. Le Pacifique colombien, tout comme d’autres régions du pays, a un besoin urgent d’un accord humanitaire impliquant les groupes armés légaux et illégaux, dans le but de garantir la vie et la sécurité des communautés. La paix et la préservation de l’environnement doivent être des priorités fondamentales pour l’avenir de Yurumanguí et de la Colombie dans son ensemble.