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Appel pour la libération immédiate de Lennart Monterlos, otage français en Iran.

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Mobilisons-nous pour exiger la libération immédiate de Lennart Monterlos !

Téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et retournez-la par voie postale à Son Excellence Monsieur Masoud Pezeshkian, Président de la République islamique d’Iran

Lennart Monterlos, un jeune cycliste franco-allemand de 19 ans, a été arrêté en Iran le 16 juin 2025 alors qu’il traversait le pays à vélo dans le cadre d’un périple de 400 jours entre la France et le Japon. Son arrestation a été confirmée le jeudi 10 juillet 2025 par le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Aragchi, qui a déclaré qu’il avait été arrêté pour avoir « commis un délit », sans toutefois préciser la nature de celui-ci. Cette situation tragique fait de Lennart Monterlos le troisième Français actuellement détenu en Iran, aux côtés de Cécile Kohler et Jacques Paris, qui sont emprisonnés depuis mai 2022.

Qui est Lennart Monterlos ?

Lennart Monterlos est un jeune aventurier franco-allemand de 19 ans, né le 26 juin 2006 à Besançon, dans le Doubs. À l’été 2024, tout juste diplômé de son baccalauréat Abibac (parcours binational franco-allemand) au lycée Ledoux, ce passionné de sport, de voyages et d’escalade s’est lancé dans un projet fou : une escapade à vélo de 400 jours à travers l’Eurasie et 35 pays. Une césure avant de commencer ses études supérieures. « J’aime beaucoup lire et voyager à travers les livres, et maintenant je souhaite voyager à travers le monde à vélo », confiait-il, illustrant ainsi son désir d’explorer le monde de manière authentique.

Son projet, intitulé « Voyage à Vélo à travers les Mondes », a débuté le 13 août 2024. Avec l’ambition de parcourir 35 000 km à travers 35 pays, Lennart a commencé son périple en traversant la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Serbie, la Roumanie, la Bulgarie et la Turquie. Le 24 novembre 2024, il arrive à Salmas, en Iran. En décembre, il découvre « émerveillé » Téhéran, « capitale iranienne aux rues agitées », comme il le relate sur son blog de voyage. C’est à ce moment que Lennart évoque son mal du pays et son désir de rentrer en France pour les fêtes de fin d’année, notamment pour revoir sa famille, ses amis et sa petite amie. Après une pause de plusieurs mois en France, il reprend son voyage le 24 mai 2025 à Varzaneh, au centre de l’Iran. Il visite ensuite Yazd, Abarkuh puis Shiraz, le 3 juin dernier. C’est à partir de cette date que le jeune homme cesse de documenter son trajet sur le site permettant de suivre son parcours. Le 12 juin, soit quatre jours avant sa disparition, il expliquait sur son compte Instagram que son passage par l’Iran avait « fait l’objet de vifs débats » avec son entourage, qui l’avait mis en garde au moment de se rendre dans ce « pays dangereux ». Malgré les inquiétudes de ses proches, Lennart était déterminé à vivre cette expérience unique.

Lennart est décrit par ses amis comme une personne exceptionnelle. Nathan, un ami proche, a expliqué au journal Le Parisien que ce projet concordait totalement avec les valeurs du jeune homme. « C’est quelqu’un d’extrêmement ouvert, de fondamentalement gentil et sans préjugés. Il est plein de joie de vivre, toujours prêt à faire rire les gens. »

Malheureusement, Lennart a disparu le 16 juin 2025, suscitant une inquiétude croissante parmi ses proches et les autorités. Une source diplomatique française avait alors exprimé sa préoccupation face à cette disparition, rappelant aux ressortissants français de faire preuve de prudence en Iran, où des tensions politiques persistent.

Arrestation et détention arbitraire : Que lui est-il reproché ?

La dernière vidéo de Lennart date du 15 juin, où il se filmait dans les dunes du désert de Varzaneh, au centre de l’Iran. Sur son compte Instagram, il partageait son voyage en images, sans évoquer d’insécurité ni de danger. Les autorités françaises et ses proches redoutaient une mauvaise nouvelle, et son sort a été confirmé par les autorités iraniennes le jeudi 10 juillet 2025. Le ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, a reconnu l’arrestation de Lennart Monterlos en déclarant : « Il a été arrêté pour avoir commis un délit, et une notification officielle concernant sa situation a été transmise à l’ambassade de France. » Cependant, les détails de son « délit » demeurent flous. Il est impossible de savoir de quel délit il s’agit, quand il aurait été commis et où.

Dans un communiqué à l’AFP publié le jeudi 17 juillet 2025, la famille de Lennart Monterlos affirme qu’il est « innocent de tout ». Elle demande « aux autorités iraniennes qui le détiennent un signe de vie et de pouvoir rentrer en contact avec lui au plus vite ». Elle dit également compter sur les efforts de la diplomatie française qu’elle sait mobilisée, pour la libération de leur fils dans les plus brefs délais. D’après le communiqué, la famille de Lennart serait aussi en contact étroit avec des diplomates allemands.

Cependant, la situation de Lennart est d’autant plus préoccupante qu’il est encore jeune et vulnérable dans un système judiciaire opaque et répressif. Cette liberté qu’il chérissait tant est désormais en suspens. Pour combien de temps ? Dans quelles conditions de détention ? Pour quel motif précis ? Peu de nouvelles filtrent. Le lieu de détention du jeune touriste franco-allemand, arrêté le mois dernier, est gardé secret par les autorités iraniennes.

Contexte

L’histoire des relations entre l’Iran et la France est fascinante et complexe, marquée par des hauts et des bas. Au départ, avant la révolution islamique de 1979, les deux pays entretenaient des relations amicales, qui ont commencé au XVIIe siècle et se sont intensifiées au XIXe siècle avec l’envoi par Napoléon Ier du général Gardanne comme ambassadeur résidant à Téhéran en 1807. Le point culminant de cette relation a eu lieu après la Seconde Guerre mondiale, lorsque, le 27 novembre 1944, le général de Gaulle, en route vers Moscou pour y rencontrer Staline, fait halte à Téhéran pour faire la connaissance du nouveau roi d’Iran, Mohammad Reza, qui est monté sur le trône en 1941 après l’abdication de son père, sous la pression des Alliés, qui lui reprochaient une certaine bienveillance envers l’Allemagne nazie. Bien que le chah ait des liens étroits avec les États-Unis, il a toujours eu une affinité pour la culture et la langue françaises, ce qui a favorisé des échanges culturels et économiques avec la France. Le général de Gaulle, quant à lui, se montre très sensible à la personnalité du chah, qui a reconnu, dès l’été 1942, la légitimité de la France libre. Les présidents successifs, Georges Pompidou et Valéry Giscard d’Estaing, ont également entretenu de très bonnes relations avec lui. En 1979, tout bascule lorsque l’Ayatollah Khomeyni prend le pouvoir et rompt le contact. Pourtant, c’est en France qu’il avait trouvé refuge à Montfort-le-Château lors de son exil. Dans les années 1980, lors de la guerre Iran-Irak, l’Iran reproche à la France son soutien à Saddam Hussein. En réaction, le Hezbollah libanais, soutenu par l’Iran, orchestre une série d’attentats en France. Malgré quelques tentatives de rapprochement dans les années qui suivent, la question du nucléaire a continué à créer des frictions entre les deux pays. Les relations entre la France et l’Iran se sont encore tendues ces derniers mois, notamment en raison des menaces de Paris d’imposer de nouvelles sanctions contre Téhéran.

Trois français détenus en Iran

Lennart Monterlos est devenu le troisième Français détenu en Iran. Avant lui, Cécile Kohler, professeure de lettres âgée de 40 ans, et son compagnon Jacques Paris, âgé de 72 ans, avaient été arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour de leur voyage touristique dans le pays. Accusés et inculpés officiellement depuis le 2 juillet 2025, notamment d’espionnage pour le compte du Mossad, les services secrets israéliens, ils avaient également été précédemment accusés d’être des agents de la DGSE, les services secrets français. Ils encourent la peine de mort. L’ACAT-France dénonce ces accusations d’espionnage, les jugeant infondées, et continue d’exiger leur libération immédiate.

Concernant l’arrestation de Lennart Monterlos, le Quai d’Orsay a indiqué être « en contact avec les autorités iraniennes » ainsi qu’avec la famille du jeune homme à ce sujet. « Nous ne faisons pas d’autres commentaires s’agissant d’une affaire qui met en jeu la sécurité d’un de nos ressortissants », a ajouté le ministère.

Otages et diplomatie : la stratégie coercitive du régime iranien

Il est à craindre que Lennart Montrelos soit victime de la même « diplomatie des otages » qui a conduit à l’arrestation de Cécile Kohler et Jacques Paris. Alors que Téhéran détiendrait au moins une vingtaine d’Européens et a récemment arrêté d’autres personnes, Laurent Saint-Martin, ministre chargé des Français de l’étranger, a souligné le 2 juillet 2025 sur RTL que la disparition du jeune cycliste français était « inquiétante parce que l’Iran a une politique délibérée de prise d’otages des Occidentaux ». Il est fortement déconseillé aux touristes occidentaux de se rendre en Iran, et le ministère des Affaires étrangères a réitéré cette interdiction.

La politique des otages, loin d’être une nouveauté, est ancrée dans l’histoire des relations internationales, où les otages sont souvent des victimes de tensions diplomatiques ou de conflits qui les dépassent. Ils deviennent des instruments de pression et des monnaies d’échange, mais aussi des outils de communication redoutables pour des régimes peu scrupuleux, désireux de faire plier des États qui leur sont défavorables. Le Moyen-Orient illustre parfaitement cette dynamique, avec la République islamique d’Iran comme un cas emblématique.

Depuis les débuts de l’État islamique, l’ayatollah Khomeyni et son régime ont su tirer parti de situations de crise, comme l’assaut contre l’ambassade américaine à Téhéran en 1979, pour influencer les négociations internationales et les élections américaines. Cette stratégie a permis à l’Iran de demander et d’obtenir des concessions, que ce soit en matière de libération de ses citoyens ou dans des discussions sensibles, notamment sur le nucléaire.

Appel à l’action

« La diplomatie des otages » pratiquée par l’Iran soulève des questions éthiques et stratégiques cruciales pour la communauté internationale. En effet, la question des otages représente un enjeu majeur dans le paysage diplomatique contemporain, où les intérêts nationaux et les droits humains s’entremêlent dans un contexte de tensions croissantes. Les accusations d’espionnage, souvent utilisées par le régime iranien, compliquent les relations internationales et rendent les discussions délicates.

Conformément à la Convention internationale contre la prise d’otages (1979), l’Iran est tenu de respecter les normes interdisant l’utilisation d’otages à des fins politiques. L’ACAT-France exige que la République islamique d’Iran respecte ses obligations légales en tant qu’État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) ainsi qu’aux autres instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme. Nous demandons la communication du lieu de détention de Laurent Montrelos, ainsi que la possibilité pour lui de recevoir des visites consulaires et d’accéder à un avocat indépendant.

Les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies condamnent fermement la prise d’otages et appellent à la libération immédiate des personnes détenues illégalement, illustrant ainsi l’unité de la communauté internationale contre cette pratique inacceptable.

Dans ce contexte, l’ACAT-France exhorte la communauté internationale à condamner ces pratiques, à exiger la libération immédiate de Laurent Montrelos, ainsi que de Cécile Kohler et Jacques Paris, et à renforcer les mécanismes de suivi pour garantir le respect des engagements internationaux par l’Iran. Face à l’inaction de la République islamique d’Iran, seule une vaste mobilisation internationale, semblable à celle observée pour Gaza, peut inciter ce pays à changer de cap. Agissons ensemble pour mettre un terme à ces violations des droits humains et promouvoir un dialogue constructif qui respecte la dignité de chaque individu.

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