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  • Appel à mobilisation

Appel pour la libération immédiate de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages depuis 3 ans.

  • Détention

Mobilisons-nous pour exiger la libération immédiate et sans conditions de Cécile Kohler et Jacques Paris !

Téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et retournez-la par voie postale à Son Excellence Monsieur Masoud Pezeshkian, Président de la République islamique d’Iran.

Originaires de Soultz, en Alsace, Cécile Kohler et Jacques Paris sont deux enseignants français dont le destin a pris un tournant tragique en Iran, le 7 mai 2022. Cela fait maintenant trois ans qu’ils sont détenus arbitrairement dans les geôles de la sinistre prison d’Evin à Téhéran, accusés d’« espionnage ». Leur arrestation a suscité une mobilisation intense de la famille Kohler, notamment de Noémie Kohler, la sœur de Cécile, ainsi que de leurs parents, Mireille et Pascal Kohler. Ensemble, ils se battent sans relâche avec leur comité de soutien pour contester fermement ces accusations et œuvrer pour la libération de Cécile. Depuis leur arrestation, les familles n’ont que très peu de nouvelles.

Qui sont Cécile Kohler et Jacques Paris ?

Cécile Kohler est une brillante professeure de lettres et une militante syndicale passionnée, âgée de 41 ans. Née à Colmar et originaire de Soultz-Haut-Rhin, elle a grandi dans une famille où l’éducation et le partage du savoir étaient des valeurs fondamentales. Agrégée de lettres modernes, elle a débuté sa carrière d’enseignante en septembre 2009 et enseigne actuellement au lycée Les Pierres Vives, situé à Carrières-sur-Seine, dans les Yvelines, en région parisienne. Depuis 2011, Cécile est également déléguée syndicale pour le Syndicat national Force ouvrière des lycées et collèges (SNFOLC), où elle défend les droits de ses collègues et s’investit dans des actions visant à améliorer les conditions de travail dans le secteur de l’éducation. En 2016, elle a élargi son engagement en prenant en charge les relations internationales pour la Fédération nationale de l’enseignement, de la culture et de la formation professionnelle – FO. Les enseignants agrégés de lettres modernes sont rares dans les lycées d’enseignement général et technologique, et Cécile Kohler a fait le choix de s’y engager pleinement, optant pour l’enseignement malgré les possibilités d’exemption offertes par ses fonctions syndicales.

Jacques Paris est un professeur de mathématiques à la retraite, âgé de 71 ans. Originaire de Soultz en Alsace, il a consacré sa carrière à l’enseignement des mathématiques dans un lycée à Nantes. Ses anciens collègues le décrivent dans un article d’Ouest-France comme un enseignant « efficace, juste, équilibré et bienveillant ». En plus de sa carrière d’enseignant, Jacques a été secrétaire général du syndicat national Force ouvrière des lycées et collèges. Passionné par l’Iran, il a déjà voyagé dans ce pays avant d’y retourner avec Cécile en 2022. Jacques est également père de deux enfants.

Disparition forcée et détention arbitraire : Que leur est-il reproché ?

En avril 2022, Cécile Kohler réalise un rêve qu’elle nourrit depuis quinze ans : visiter l’Iran. Habituée à voyager, elle embarque avec elle son compagnon, Jacques Paris. Tout au long de leur séjour, elle donne régulièrement des nouvelles à sa famille à Soultz, dans le Haut-Rhin, sans entrer dans les détails de leur programme. Cependant, leur voyage prend une tournure tragique le 7 mai 2022, lorsqu’ils se rendent à l’aéroport de Téhéran pour rentrer en France. Les deux ressortissants français sont arrêtés par les services de renseignement iraniens, qui, comme on l’apprendra plus tard, les avaient surveillés durant leurs dix jours de séjour en Iran, marquant ainsi le début d’un long calvaire.

Cécile Kohler devient ainsi victime de disparition forcée, les autorités iraniennes dissimulant son sort et le lieu où elle se trouve. Elle est placée à l’isolement pendant trois mois, et il leur est reproché, à elle et à Jacques Paris, d’avoir rencontré des syndicalistes iraniens, une rencontre qui a déplu aux autorités locales. Le 6 octobre 2022, la Radio-télévision de la République islamique d’Iran (IRIB) diffuse des « aveux » forcés de Cécile sur les médias d’État, dans une vidéo de propagande entrecoupée d’images de vidéosurveillance. On la voit « avouer » sous la contrainte qu’elle est agent du service de renseignement extérieur de la France. Les autorités françaises réagissent immédiatement, dénonçant cette mise en scène comme indigne et contraire au droit international.

Durant cette période, la famille de Cécile n’a reçu que très peu de nouvelles d’elle, jusqu’à la visite consulaire de l’ambassadeur de France en Iran, Nicolas Roche, le 23 novembre 2022. Cette visite a permis d’obtenir des informations sur leur situation, les faits qui leur sont reprochés et le lieu de leur détention, six mois après leur arrestation. Ils sont accusés d’ « espionnage » au profit de la France. Le 18 décembre 2022, la justice iranienne annonce que l’enquête pour espionnage est terminée, ouvrant ainsi la voie à un éventuel procès, bien qu’aucune date ne soit communiquée.

Des conditions de détention inhumaines et un traitement qui s’apparente à de la torture

Privés de visites consulaires, Cécile Kohler et Jacques Paris sont en détention depuis trois ans en Iran et sont qualifiés « d’otages d’État » par la France. Actuellement, ils sont détenus dans des conditions extrêmement difficiles au sein de la prison d’Evin, à Téhéran, plus précisément dans la redoutable « section 209 », réservée aux prisonniers politiques. Cette section, dont le nom provient de l’indicatif du réseau interne de l’établissement, est devenue synonyme d’enfer pour ceux qui y sont enfermés. En effet, les détenus y sont souvent soumis à un isolement total, coupés de tout contact avec le monde extérieur. Le slogan « L’Iran est devenu une prison. Evin est devenu une université ! », scandé lors des manifestations iraniennes depuis près de quinze ans, illustre parfaitement la perception collective de cet endroit, symbole de la répression du régime des mollahs. La « section 209 » en est l’expression la plus terrible.

Les conditions de détention de Cécile et Jacques sont particulièrement sévères. Cécile, par exemple, est maintenue dans une cellule de 9 m², où elle partage l’espace avec plusieurs codétenues qui changent régulièrement. Elle ne peut sortir que trois fois par semaine, pour des périodes de 30 minutes, et dort à même le sol sur des couvertures. Sept mois après son incarcération, elle avait enfin pu contacter sa famille à l’occasion d’un appel d’une dizaine de minutes par Visio, mais les échanges qui ont suivi sont rares, courts et étroitement surveillés, limitant ainsi sa capacité à s’exprimer librement sur ses conditions de détention.

L’isolement cellulaire prolongé, pratiqué à Evin, est considéré comme une forme de torture au regard du droit international, en contradiction avec les règles minimales des Nations Unies pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela), qui stipulent que l’isolement prolongé d’un détenu pendant 22 heures par jour ou plus, sans contact humain réel et pendant plus de 15 jours consécutifs, est inacceptable. Selon divers témoignages d’anciens détenus, dans la « section 209 », les prisonniers sont regroupés dans des cellules d’isolement mesurant environ 1 m sur 1,80 m, où ils sont totalement coupés du monde extérieur. Cette « prison dans la prison » est directement sous le contrôle des services de renseignement iraniens. Hormis le personnel et les condamnés, personne ne peut y accéder, même les plus hauts responsables du pays. Les prisonniers y subissent des tortures, et la première d’entre elles est celle connue sous le nom de « torture blanche », utilisée par leurs bourreaux lors des interrogatoires musclés. Un néon éblouissant accroché au plafond inonde la cellule 24 heures sur 24. Cette technique de coercition est notamment utilisée lorsque les bourreaux effectuent des interrogatoires musclés auprès des détenus.

Une avancée majeure qui laisse sceptique

Le vendredi 16 mai 2025, la France, par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé avoir officiellement déposé une plainte contre l’Iran devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour « non-respect de son obligation de garantir la protection consulaire » concernant ses deux ressortissants français toujours retenus dans ce pays. Cette démarche devant la CIJ intervient alors que, le même jour, des négociateurs iraniens rencontrent en Turquie leurs homologues du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne pour discuter du programme nucléaire iranien. Face au silence assourdissant de la République islamique d’Iran et à son refus de répondre aux sollicitations de la communauté internationale, Noémie Kohler, la sœur de Cécile, a déclaré : « Notre seul levier, c’est la mobilisation. Il faut faire un maximum de bruit en espérant que cela parvienne à l’Iran. »

Contexte

Depuis sa création le 1er avril 1979, la République islamique d’Iran repose sur une double légitimité : religieuse et populaire. La charia, ou loi islamique, y est appliquée, et les institutions publiques fonctionnent selon le principe du jurisconsulte (velayat-e faqih). Cela signifie que, conformément à la constitution iranienne, toutes les entités, qu’elles soient médiatiques, militaires, politiques ou judiciaires, sont placées sous l’autorité du Guide suprême. Dès les débuts du régime, des milliers de « prisonniers politiques », qu’ils soient étrangers ou iraniens, ont été arrêtés, et certains ont malheureusement été exécutés. Le système judiciaire est fortement contrôlé, rendant le droit à un procès équitable presque inexistant. Depuis l’instauration du régime, les autorités iraniennes ont régulièrement arrêté, torturé, emprisonné et exécuté des étrangers, des activistes, ainsi que des militants civils et politiques, y compris des femmes, sur des accusations fallacieuses. La Constitution iranienne confère au Guide suprême le droit de gracier ou de commuer la peine des prisonniers à la demande du chef du pouvoir judiciaire. l’ayatollah Ali Khamenei accorde sa grâce à diverses occasions, notamment à l’anniversaire de la révolution de 1979 et lors des fêtes religieuses.

Une « diplomatie des otages » au service des intérêts géostratégiques du régime

Entre 2023 et 2025, au moins cinq Français ont été libérés après plusieurs mois, voire plusieurs années, de détention. Cécile Kohler et Jacques Paris détiennent le triste record de trois années complètes d’incarcération, dont trois mois passés en isolement total. Paris, ainsi que d’autres chancelleries européennes dont les ressortissants sont détenus en Iran, accusent Téhéran de pratiquer une « diplomatie des otages » pour obtenir la libération de certains de ses propres citoyens ou pour influencer les discussions délicates sur le nucléaire iranien, qui sont dans une impasse depuis des années, tout en cherchant à obtenir une levée des sanctions. Les relations entre la France et l’Iran se sont encore tendues ces dernières semaines, notamment en raison des menaces de Paris d’imposer de nouvelles sanctions contre Téhéran. De plus, l’arrestation en France, fin février 2025, d’une Iranienne, Mahdieh Esfandiari, pour apologie du terrorisme, ainsi que le jugement imminent d’un influenceur franco-iranien pour des accusations similaires, ont exacerbé les tensions.

Appel à l’action

Le 7 mai 2025, soit trois ans jour pour jour après leur arrestation, des rassemblements ont lieu partout en France, organisés par l’association Liberté pour Cécile et son comité de soutien. Un livre intitulé Jamais sans Cécile est publié à l’occasion de ces rassemblements. L’ACAT-France et ses militants se joignent à cette mobilisation de masse pour demander la libération immédiate de Cécile Kohler et Jacques Paris. Nous demandons à la République islamique d’Iran de respecter ses obligations légales en tant qu’État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et des autres instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme. Nous exigeons que Cécile et Jacques aient accès à un avocat indépendant, bénéficient de conditions de détention conformes à la législation internationale en vigueur et puissent recevoir des visites consulaires.

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