Mobilisons-nous pour la libération des trois journalistes de l’IJAVN !
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Qu’est-il arrivé aux journalistes de l’IJAVN ?
Depuis le dernier appel à mobilisation en leur soutien, l’ACAT-France a pu recueillir de nouvelles informations par le biais de l’ONG The 88 project, grâce aux visites effectuées par leurs proches dans les prisons où ils sont toujours détenus, de manière arbitraire. D’après ces derniers, leurs états de santé demeurent fragiles.
Ainsi, il apparaît que Pham Chi Dung a été pris en charge en prison pour une infection de la gorge, avec saignements. Nguyen Tuong Thuy souffre toujours d’une tension élevée. Les autorités de la prison l’ont pris en charge et sont parvenues à stabiliser son état. Toutefois, son épouse a témoigné que ces mêmes autorités ne lui ont pas transmis dans les délais impartis les documents nécessaires pour faire appel de sa condamnation. À la place, contrairement à sa volonté, elles lui ont fait parvenir un formulaire pour une demande de clémence, qu’il a refusé de remplir. En outre, en cours d’année dernière, il a échoué à contester le dépôt de son amende d’un montant de 180 millions de dong (environ 7 000 euros) au Trésor national. Le tribunal n’a pas davantage donné suite à ses plaintes au sujet des agressions dont il a fait l’objet durant l’enquête. Enfin, aucune des lettres qu’il a envoyées à sa famille ne lui est parvenue. Le Huu Minh Tuan souffre de graves problèmes gastriques et d’urticaire. Il est détenu dans une petite cellule et n’est pas autorisé à beaucoup s’exercer à l’extérieur. Il n’a pas le droit de recevoir les médicaments que sa famille lui envoie pour ses maladies. En revanche, sa santé mentale est stable.
Les conditions de détention de ces trois journalistes sont en violation de plusieurs textes internationaux, tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ainsi que les règles Nelson Mandela (des directives établies par les Nations unies à destination des États membres, afin de mettre en place des standards minimums de conditions de détention dignes).
Contexte
Un narratif mensonger de la part des autorités vietnamiennes
Conformément à la procédure onusienne, le gouvernement vietnamien a récemment soumis son quatrième rapport au Comité des droits de l’homme des Nations unies, responsable de la mise en œuvre du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) pour la période 2019-2022. Ce texte majeur est un des piliers du respect des droits humains dans le monde. Il protège notamment le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, la liberté d’expression, le droit de réunion pacifique… Le Viêtnam l’a ratifié en 1982.
Dans ce rapport, le gouvernement déclare que « garantir les libertés d’expression, de la presse et le droit à l’information pour tous et toutes est une pratique constante de l’État vietnamien […] » et que « le Parti communiste protège et contrôle scrupuleusement les actions ou activités qui empiètent sur les droits à la liberté d’expression, de presse, et l’accès à l’information ». Les autorités affirment également : « la presse au Viêtnam peut opérer librement, la presse ne doit pas être censurée avant impression, transmission ou diffusion, en accord avec l’article 13 de la loi sur la presse de 2016 […] ».
Or, force est de constater que ces déclarations sont contraires à la réalité et au quotidien des journalistes-citoyens et journalistes indépendants vietnamiens, voire mensongères. En effet, de nombreuses ONG, dont l’ACAT-France, ne cessent de faire valoir que le Viêtnam est un pays-prison pour les journalistes qu’ils soutiennent, qui ne peuvent librement exercer leurs activités. Le pays est d’ailleurs classé 174ème sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters Sans Frontières (RSF) et 42 journalistes sont actuellement détenus de manière arbitraire par les autorités vietnamiennes. Dans ce même rapport, les autorités vietnamiennes assurent que « les détentions prolongées sans procès, l’emprisonnement arbitraire, ou l’isolement cellulaire n’existent pas au Viêtnam ». Ce sont des propos inquiétants : actuellement, plus de 160 prisonniers politiques (dont les trois journalistes de l’IJAVN) sont détenus arbitrairement dans le pays, pour avoir seulement et pacifiquement exercé leurs droits fondamentaux. Un narratif qui s’inscrit dans la lignée des discours tenus par la Chine, pays dont le fonctionnement influence grandement le Viêtnam sur la question des droits humains. L’ACAT-France reste vigilante et mobilisée pour contrer ce narratif, notamment à l’occasion de l’Examen périodique universel (EPU) du Viêtnam par les Nations unies prévu en 2024.