Journée mondiale contre la peine de mort : refusons l'indignité !

Vivre en attendant la mort est encore une torture infligée dans plus de 50 pays à travers le monde. Découvrez la réalité qui se cache derrière ce châtiment aussi injuste qu’indigne, et agissez à nos côtés.
  • Appel urgent

Exécution imminente : Sauvons Robert Roberson, condamné à mort au Texas.

  • Peine de mort

En ce 9 octobre, jour anniversaire de la loi abolissant la peine de mort en France, Mobilisons-nous pour Robert Roberson !

Téléchargez la lettre, personnalisez-la avec vos coordonnées et retournez-la par voie postale à Monsieur Greg Abbott Gouverneur de l’État du Texas.

Appel urgent

En ce jour d’entrée au Panthéon de Robert Badinter, figure emblématique de la lutte contre la peine de mort, l’ACAT-France, ONG chrétienne et œcuménique engagée pour l’abolition universelle de la peine de mort, lance un appel urgent pour sauver Robert Roberson, condamné à mort au Texas. Alors que la France rend hommage à celui qui a œuvré pour l’abolition de la peine capitale, un autre homme attend son exécution dans le couloir de la mort américain. Robert Roberson risque d’être exécuté le 16 octobre 2025, malgré de sérieux doutes sur sa culpabilité et les preuves de son innocence. Nous ne pouvons pas rester silencieux face à cette injustice.

Robert Roberson : Condamné à mort pour un crime qu’il n’a pas commis

Robert Leslie Roberson III, né le 10 novembre 1966 à Wood County au Texas, est un citoyen américain condamné à mort pour le meurtre présumé de sa fille de deux ans, Nikki Curtis, survenu en 2003. M. Roberson est largement considéré comme un homme injustement condamné, car malgré les preuves accablantes prouvant son innocence, il pourrait devenir la première personne aux États-Unis exécutée sur la base de l’hypothèse largement discréditée du « syndrome du bébé secoué ». Son exécution est prévue au Texas le 16 octobre 2025.

Contexte de l’affaire

M. Roberson a été reconnu coupable en 2003, accusé d’avoir sévèrement agressé et secoué sa fille, entraînant sa mort. Cependant, des experts et des avocats ont émis des doutes sur la validité de cette condamnation. La Cour d’appel criminelle du Texas (CCA) examine actuellement de nouvelles preuves qui pourraient prouver encore davantage son innocence.

Les circonstances entourant la mort de Nikki sont complexes. Elle souffrait de plusieurs problèmes de santé chroniques, et des rapports médicaux suggèrent que sa mort a été causée par des complications liées à ces maladies, plutôt que par un acte criminel de la part de son père. Malheureusement, aucun tribunal n’a véritablement examiné ces preuves, qui pourraient démontrer que la mort de Nikki était due soit à une maladie, soit à une erreur médicale, soit à un accident.

Les arguments en faveur de l’innocence de M. Roberson

  1. Hypothèse du syndrome du bébé secoué : L’accusation a fondé son dossier sur cette hypothèse, qui n’a jamais été validée scientifiquement et dont les prémisses ont été discréditées par de nombreuses études. Des experts affirment que le lien entre cette théorie et la mort de Nikki est hautement contestable.
  1. Problèmes de santé de Nikki : Nikki avait des antécédents médicaux significatifs, y compris des infections graves et d’autres problèmes de santé qui auraient pu contribuer à sa mort. Les médecins n’ont pas examiné correctement son historique médical au moment de son effondrement.
  1. Autisme de M. Roberson : Les symptômes d’autisme de M. Roberson ont été utilisés contre lui pour interpréter ses réactions comme manquant d’émotion, ce qui a faussement alimenté les soupçons d’abus.
  1. Diagnostic erroné : Le jury a été exposé à des allégations infondées de maltraitance infantile, sans tenir compte des preuves scientifiques et médicales qui contredisent ces allégations.
  1. Soutien de sa communauté : De nombreux membres de sa communauté, y compris des législateurs texans, plaident en faveur de Robert Roberson, arguant qu’il mérite un nouveau procès et une chance équitable de défendre son innocence.

Contexte

Le nombre d’exécutions explose sous la présidence Trump

Le 20 janvier 2025, jour de son investiture, le président des États-Unis, Donald Trump, a signé plusieurs décrets, dont l’un porte sur la peine de mort : Restoring The Death Penalty And Protecting Public Safety. Ce décret a pour objectif de renforcer l’application de la peine capitale, tant au niveau fédéral qu’à celui des États. Il traite également de la situation des condamnés fédéraux dont la peine a récemment été commuée et propose diverses mesures pour favoriser l’usage de la peine de mort à l’échelle nationale et dans les différents États.

Sous la présidence de Donald Trump, la peine de mort redevient centrale dans la politique carcérale américaine. L’une des premières mesures du locataire de la Maison Blanche, depuis son retour au pouvoir, a été de mettre fin au moratoire, c’est-à-dire à l’interruption des exécutions au niveau fédéral, instauré par son prédécesseur, Joe Biden. En 2025, 34 prisonniers ont déjà été exécutés aux États-Unis, un chiffre sans précédent depuis plus de dix ans. Le président américain a exposé sa doctrine sur la peine de mort dans son décret signé en janvier 2025 et utilise désormais chaque affaire médiatique pour réclamer la peine capitale.

Un droit international ignoré

Les États-Unis sont signataires de plusieurs instruments internationaux, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (ONU, 1966), ratifié en juin 1992. Cependant, ils ont émis plusieurs réserves, dont l’une concerne l’application de la peine de mort aux mineurs. Cette réserve a régulièrement suscité des objections de la part d’autres États parties au Pacte. En effet, les États-Unis se réservent le droit, sous réserve des limitations imposées par leur Constitution, de prononcer la peine de mort contre toute personne, à l’exception d’une femme enceinte, dûment reconnue coupable en vertu de lois en vigueur ou futures permettant l’imposition de cette peine, y compris pour des crimes commis par des personnes âgées de moins de 18 ans. De plus, bien qu’ils aient signé la Convention relative aux droits de l’enfant, le 16 février 1995, ils ne l’ont jamais ratifiée. Cette situation soulève de sérieuses inquiétudes quant au respect des droits fondamentaux des enfants et constitue un manquement flagrant aux obligations internationales des États-Unis. Il est crucial que les États-Unis reconsidèrent leur position sur la peine de mort appliquée aux mineurs et ratifient la Convention relative aux droits de l’enfant.

En outre, cette attitude met en lumière une contradiction entre les engagements pris par les États-Unis sur la scène internationale et leur pratique interne. Alors que de nombreux pays ont aboli la peine de mort pour les mineurs, les États-Unis demeurent l’un des rares pays à continuer cette pratique, ce qui soulève des questions éthiques et morales sur leur engagement envers les droits de l’homme. Le respect des conventions internationales ne doit pas être un choix, mais une obligation pour un pays qui se veut un modèle de démocratie et de droits humains.

Le programme de correspondance avec un condamné à mort de l’ACAT- France

Depuis plus de 30 ans, l’ACAT-France propose de briser l’isolement et la souffrance psychique des condamnés à mort, grâce à son programme de correspondance. Cette initiative vise à rompre l’isolement extrême imposé par le couloir de la mort, permettant aux prisonniers de maintenir une connexion humaine et à lutter contre le processus de déshumanisation. Pour les condamnés, ces correspondances répondent au besoin de se projeter hors d’eux-mêmes et de résister à la torture des couloirs de la mort. L’échange revêt parfois une dimension spirituelle, et peut permettre une réelle communion entre le correspondant et le condamné, malgré les milliers de kilomètres qui les séparent. Pour les prisonniers, la relation directe et l’amitié des correspondants sont essentielles pour rester « debout ».

Ces échanges, on s’en doute moins, sont également une source de grande satisfaction pour les militants et sympathisants de l’ACAT-France qui s’engagent. C’est le cas de Virginie qui a correspondu avec Moises Mendoza, exécuté le 23 avril 2025. « Ma correspondance avec Moises m’a permis de rencontrer l’une des personnes les plus merveilleuses de ma vie, que j’admire et respecte… Moises a un grand cœur, il est toujours prêt à aider et à conseiller ses amis de toutes les manières possibles. Pour ma part, il m’a beaucoup apporté. C’est un artiste qui aime créer et offrir des cadeaux à ceux qu’il aime, et il m’a fait découvrir la musique country ! Si tous les bien-pensants pouvaient passer quelques heures avec lui, ils comprendraient que Moises, malgré son crime, est comme beaucoup d’autres condamnés à mort : un homme merveilleux, réhabilité, et qui donne beaucoup aux autres. Je l’aime de tout mon cœur ; il est mon ami »

Appel à l’action

L’ACAT-France et l’ensemble de son réseau militant se mobilisent activement pour empêcher l’exécution imminente de Robert Roberson. À la veille de la Journée mondiale contre la peine de mort, nous renouvelons notre engagement pour cette cause et réitérons notre opposition inconditionnelle à la peine capitale. Le droit à la vie est inhérent à la personne humaine. Aucune autorité ne devrait s’arroger le pouvoir de vie ou de mort sur un être humain. La peine de mort étant irréversible et la justice humaine toujours faillible, elle ne peut pas prendre le risque de décisions définitives. Nous sommes également préoccupés par le fait que, alors que la majorité des États appliquant la peine de mort connaissent une diminution des exécutions, le Texas continue d’appliquer une politique d’exécutions agressive, ciblant en particulier les pauvres, les personnes atteintes de troubles mentaux et les minorités ethniques.

Robert Roberson est un homme dont la vie est en jeu. Il est essentiel que nous prenions position pour défendre la vérité et la justice. Nous exhortons le gouverneur du Texas, Greg Abbott, à prendre les mesures nécessaires pour suspendre l’exécution de Robert Roberson afin qu’il puisse bénéficier d’un procès équitable. Sa situation nous rappelle l’importance de la dignité humaine et de la quête de vérité. En tant qu’ONG chrétienne de défense des droits humains, nous sommes profondément opposés à la peine de mort. Nous nous engageons à être la voix des sans-voix, à défendre ceux qui souffrent et à plaider pour la justice.

POUR VOUS MOBILISER, VOUS POUVEZ :

  • ENVOYER LA LETTRE OU LE MAIL PRÉ-RÉDIGÉS AU GOUVERNEUR DU TEXAS
  • SIGNER LA PÉTITION
  • CONTACTER LE BUREAU DU GOUVERNEUR DU TEXAS AU : +1-737-277-6778

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