Tout savoir sur la torture.
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Définition de la torture.
La torture est un acte systématique et intentionnel par lequel une douleur ou des souffrances aiguës, qu’elles soient physiques ou mentales, sont infligées à une personne. Cette définition est conforme à celle donnée par la Convention des Nations Unies contre la Torture. Pour qu’un acte soit qualifié de torture, il doit réunir plusieurs conditions :
Douleur ou souffrances aiguës : La douleur infligée doit être sévère et délibérée.
Acte volontaire : Il s’agit d’un acte programmé, répété, et non d’une réaction impulsive ou d’une bavure.
Acteur autorisé : Le tortionnaire est généralement une personne représentant une autorité officielle ou agissant sous ses ordres.
Objectifs spécifiques : Les motivations peuvent inclure l’obtention de renseignements, la punition, la terreur ou la destruction de la personnalité.
La torture est donc une forme de violence organisée visant à détruire l’intégrité physique et mentale des victimes, souvent sous couvert d’une autorité légitime ou d’une prétendue nécessité politique ou sécuritaire.
Les conséquences de la torture.
Les actes de tortures ont des conséquences à la fois physiques et psychologiques, et peuvent être durables.
Les conséquences physiques de la torture
Les conséquences psychologiques de la torture
Les séquelles physiques les plus courantes incluent des troubles sensoriels, des douleurs chroniques, et des problèmes sexuels. Les victimes peuvent également souffrir de troubles de l’équilibre, de blessures à la bouche et aux mâchoires, et de problèmes liés aux articulations.
Les conséquences psychologiques peuvent être encore plus dévastatrices. Les victimes peuvent éprouver de l’anxiété, des crises d’angoisse, des troubles de la mémoire et de la concentration, ainsi qu’une dépression sévère. Le repli sur soi et la difficulté à renouer des relations normales sont fréquents. Certains ressentent une culpabilité du survivant, un sentiment complexe et difficile à surmonter.
La torture entraîne une déshumanisation profonde et un effet destructeur sur la dignité et l’intégrité des victimes. Même lorsque les séquelles physiques semblent mineures, les impacts psychologiques peuvent persister longtemps après la fin des sévices.
Les actions de l’ACAT-France contre la torture
L’ACAT-France (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) se consacre à la lutte contre la torture et les mauvais traitements dans le monde entier. Fondée en 1974, l’ACAT-France intervient de plusieurs manières pour défendre les victimes.
Protection des victimes
L’ACAT-France défend les victimes de torture, qu'elles soient détenues par des États ou par des entités non-étatiques.
Enquêtes et sensibilisation
L'organisation enquête sur les pratiques de torture et sensibilise le public et les décideurs aux violations des droits humains.
Plaidoyer et pression
L'ACAT-France exerce des pressions sur les gouvernements et les institutions internationales pour faire respecter les conventions et lutter contre l'impunité.
Actions juridiques
L’organisation se constitue partie civile auprès des juridictions pour assister les victimes dans leur quête de justice.
Les raisons injustifiées de la torture
La torture est souvent utilisée pour plusieurs raisons, malgré les interdictions claires du droit international. Ces raisons incluent le plus fréquemment :
- Obtenir des renseignements : l’utilisation de la torture pour l'obtention d'informations cruciales est généralement un prétexte pour des objectifs plus larges.
- Obtenir des aveux : les suspects sont torturés pour qu'ils confessent des crimes ou pour que leurs aveux soient utilisés comme preuves dans des simulacres de procès.
- Punir : dans certains régimes, la torture est utilisée comme une forme de punition supplémentaire au-delà des peines de prison.
- Détruire la personnalité : la torture vise à briser la volonté et l’intégrité psychologique de la victime, souvent pour éliminer des menaces perçues. On peut la qualifier de destruction délibérée.
- Terroriser un groupe : en infligeant des souffrances à des individus, la torture cherche à créer un climat de peur au sein d'une communauté ou d'un groupe social.
La torture est souvent employée pour imposer une terreur étendue, renforcer la domination et déshumaniser les individus ciblés. Les raisons évoquées pour justifier ces actes ne cachent que trop souvent des objectifs plus sinistres et systémiques.
La FAQ sur le thème de la torture
Qu'est-ce que la torture au sens conventionnel ?
La torture, au sens conventionnel, est définie comme la souffrance physique ou mentale infligée intentionnellement à une personne pour obtenir des informations, des aveux, ou pour punir, intimider ou exercer un contrôle. Selon la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, adoptée par les Nations Unies en 1984, la torture comprend toute action par laquelle des douleurs ou souffrances aiguës sont infligées intentionnellement à une personne, que ce soit par des agents de l’État ou d’autres individus, à des fins spécifiques comme l’obtention d’informations, la punition, l’intimidation ou la discrimination.
Quand la torture a-t-elle été abolie en France ?
La France a aboli l’usage de la torture officiellement en 1789 avec la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, qui a posé les bases des droits de l’homme modernes. Toutefois, des pratiques tortionnaires ont perduré dans des contextes de guerre ou de répression. La France a renforcé son engagement contre la torture en ratifiant la Convention contre la torture en 1986. Le Code pénal français, modifié par la loi du 20 janvier 2017, interdit strictement la torture et les traitements inhumains ou dégradants.
Quel lien entre torture et peine de mort ?
La torture et la peine de mort sont souvent liées en raison de leur utilisation conjointe dans des systèmes répressifs pour obtenir des aveux ou des condamnations. Historiquement, la torture a été utilisée pour forcer des aveux qui ont conduit à la peine de mort. De nombreux militants des droits de l’homme et organismes internationaux, comme les Nations Unies, s’opposent à la peine de mort en raison de sa corrélation avec la torture et des risques d’erreurs judiciaires. Les deux pratiques sont maintenant largement condamnées et interdites par le droit international et les législations modernes.
Est-ce qu'un comité contre la torture existe ?
Oui, le Comité contre la torture (CAT) est un organe de contrôle des Nations Unies, établi par la Convention contre la torture. Ce comité est chargé de surveiller la mise en œuvre de la Convention par les États parties, d’examiner les plaintes individuelles et d’émettre des recommandations pour prévenir la torture et les traitements inhumains. Le CAT se réunit régulièrement pour examiner les rapports soumis par les pays et pour évaluer leur conformité avec les obligations internationales en matière de droits humains.
Quels sont les synonymes de torture ?
Le terme de torture est souvent utilisé comme un synonyme de mauvais traitements, d’abus, de cruauté, d’une volonté d’infliger de la douleur, de tourment, d’agonie, ou de souffrance.
Quelles sont les techniques, les instruments/outils et les objets de torture les plus répandus ?
Les techniques de torture et les instruments utilisés pour infliger des souffrances varient considérablement, mais sont souvent choisis pour leur capacité à infliger une douleur extrême et prolongée. Parmi les méthodes physiques les plus courantes, on trouve les coups, la strangulation, les brûlures et les décharges électriques. Les instruments utilisés pour ces tortures incluent des barres de fer pour frapper ou contraindre, ainsi que des dispositifs de décharge électrique. Les appareils de contention, comme les menottes et les chaînes, sont souvent employés pour immobiliser les victimes et accroître leur douleur.
Une chambre de torture, spécialement conçue pour infliger des souffrances, peut être utilisée en conjonction avec ces outils pour maximiser la cruauté des actes. Les matériaux de contrainte, tels que les attelles, sont employés pour forcer les victimes à adopter des positions douloureuses et prolongées, amplifiant ainsi leur souffrance physique et psychologique.
Les conditions de détention inhumaines jouent un rôle crucial dans l’expérience de la torture. Cela peut prendre la forme de privation de sommeil, l’isolement prolongé, et un accès limité aux soins médicaux.
Ces pratiques ne font pas seulement partie du processus de torture, mais elles exacerbent la souffrance en infligeant des traitements inhumains qui dégradent la dignité humaine et augmentent les souffrances psychologiques et physiques des détenus. Les conditions de détention inhumaines sont ainsi une extension brutale de la torture, intensifiant encore la cruauté des pratiques répressives.
Quelles sont les spécificités de la torture sexuelle ?
La torture sexuelle se distingue par l’infliction de violences sexuelles visant à humilier, soumettre, ou dégrader une personne. Elle inclut des actes tels que les agressions sexuelles, le viol, et des formes de violence sexuelle imposées dans des contextes de répression ou de conflit. Les méthodes spécifiques peuvent inclure des dispositifs conçus pour infliger une douleur ou une humiliation sexuelle, ainsi que des actes dégradants comme l’exposition forcée. La torture sexuelle est souvent utilisée non seulement pour infliger une souffrance physique, mais aussi pour briser la dignité et la résistance psychologique des victimes.
Quelle est l'ampleur de la torture infligée aux femmes ?
La torture infligée aux femmes est une préoccupation grave et souvent sous-reportée. Les femmes sont fréquemment ciblées en raison de leur genre dans des contextes de conflits armés, de détentions arbitraires ou de répression politique. Les violences sexuelles et les mauvais traitements infligés aux femmes sont utilisés comme des armes de guerre et des outils de répression politique. Les rapports des organisations de défense des droits de l’homme révèlent que les femmes subissent non seulement des violences physiques, mais aussi des humiliations extrêmes, avec des conséquences dévastatrices pour leur santé physique et mentale.