Représailles contre une victime de torture
Le 01 / 07 / 2014
Cette action est désormais fermée. Merci à tous les signataires de la pétition, nous vous informerons en cas de nouvelles évolutions.
Geraldine Santander Vallejo, femme transgenre, a été arrêtée arbitrairement et torturée par des policiers. Elle a porté plainte. Depuis, elle et sa famille sont régulièrement menacées et intimidées.
Le 18 décembre 2013, des policiers du quartier Meléndez, à Cali, ont arbitrairement embarqué Geraldine Santander Vallejo dans la rue. Au commissariat, ils l’ont frappée, taserisée et ont uriné sur elle. Ils l’ont relâchée peu après.
Assistée de l’ONG locale, la Fondation Santamaría, Mme Santander Vallejo a porté plainte dès le 20 décembre 2013. Le 26 décembre, les policiers sont entrés sans autorisation au domicile de la victime ; ils ont endommagé sa porte, détruit certains de ses effets, dérobé des documents liés à la plainte. Le 17 et le 28 janvier 2014, ils ont renouvelé les intimidations à l’encontre de la victime et de sa mère, Mme Sandra Vallejo. En mars 2014, les policiers en cause ont obtenu leur affectation au quartier de résidence de la victime et de la famille. Le 9 avril, ils sont allés au domicile de la mère, ont détruit sa porte et certains de ses objets.
L’affaire a été dénoncée auprès du Bureau du procureur général de la Nation qui, six mois après les faits, a seulement indiqué que l’instruction était en cours et que l’affaire avait été confiée à la juridiction militaire. Une bien maigre garantie d’obtenir justice pour Geraldine et sa famille, toujours à la merci de leurs agresseurs supposés.
Contexte
Recours à la torture
La torture est généralisée en dehors et dans le cadre du conflit armé interne. Elle est le fait des forces de sécurité et des paramilitaires dans 91 % des cas et des guérilleros dans 9 % restants.
Souvent, les plaintes sont enregistrées sous des infractions de moindre gravité (lésions corporelles, abus d’autorité) ou ignorées au profit d’autres crimes jugés « plus graves », comme les exécutions extrajudiciaires ou les disparitions forcées.
Les obstacles aux enquêtes sont multiples et les témoins et victimes de torture ne sont pas protégés après les dépôts de plainte.
Les enquêtes et les poursuites sont trop souvent confiées aux seules affaires internes de la police, de l’armée, de l’Institut national des pénitenciers et centres carcéraux et à la juridiction militaire. Ainsi, les auteurs de tortures font parfois l’objet de sanctions disciplinaires, mais pratiquement jamais de condamnations pénales.
Principales victimes de torture et mauvais traitements
Ces victimes sont de profils variés : les personnes traditionnellement marginalisées, discriminées ou stigmatisées du fait de leur origine sociale (jeunes des quartiers pauvres), de leur orientation sexuelle (communauté LGBTI) ou encore de leur appartenance à des minorités ethniques (indigènes, afrodescendants).
Sont aussi concernées les personnes privées de liberté dans les commissariats et les prisons où l’on observe de façon récurrente les pratiques suivantes : fouilles corporelles abusives, transferts injustifiés, mise à l’isolement prolongé, punitions collectives (mise à nu, aspersion de gaz, exercices physiques brutaux) et tortures (coups, décharges électriques) en représailles de plaintes.
Les défenseurs des droits de l’homme et, plus généralement, les personnes qui portent ou relaient des revendications politiques et sociales (paysans, syndicalistes, étudiants, journalistes) sont également ciblés.
Moyen d'action
Modèle de lettre à envoyer par courrier