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Torturé pendant sa détention incommunicado

Marlín Manuel López Lizcano, détenu à la prison de Catazajá au Chiapas, a été transféré de force par des policiers. Pendant trois jours il a été torturé et maintenu en détention incommunicado.
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Le 22 / 03 / 2016

Le 14 février 2016, Marlín Manuel López Lizcano était en visite conjugale à la prison de Catazajá au Chiapas quand des policiers l’ont interpellé sur son lieu de détention, frappé et embarqué sous les yeux de sa compagne.

Dans les heures qui ont suivi, les proches de la victime ont exigé en vain des informations concernant sa santé et son nouveau lieu de détention. Ils ont également porté plainte auprès de la Commission étatique des droits de l’homme (CEDH), laquelle n’a pu obtenir ni explications ni visite non plus.

Le 17 février, l’ONG Frayba (partenaire de l’ACAT) a finalement pu lui rendre visite en compagnie d’un médecin indépendant qui a conclu à de multiples contusions et une possible fracture d’une côte. M. López Lizcano indique avoir d’abord été transféré à la prison de Chiapa de Corzo. Au cours du transport, il allègue avoir reçu des décharges au pistolet à impulsion  électrique, avoir été frappé au visage, insulté et menacé. À la prison, il a subi un interrogatoire violent (coups dans le dos, tentatives d’asphyxie avec un drap) concernant un trafic de drogue dans sa prison. Le 15 février, il a été conduit à la prison de San Cristobal de Las Casas, dans une cellule sans lumière et avec deux centimètres d’eau au sol.

M. López Lizcano a finalement été libéré le 1er mars faute d’éléments à charge contre lui.

Contexte

Les ravages de la « guerre contre le crime »

À son arrivée au pouvoir en décembre 2006, le président Felipe Calderón a déclaré la guerre à la délinquance organisée. D’une manière générale, les forces de l’ordre et l’appareil judiciaire ont procédé à des arrestations et condamnations massives en recourant à l’extorsion d’aveux et aux preuves illicites. Le bilan de la guerre de Calderón est estimé à au moins 60 000 morts, 26 000 victimes de disparition forcée, 250 000 déplacés internes et des milliers de personnes torturées au cours de leur garde à vue et de leur détention. L’arrivée au pouvoir du président Enrique Peña Nieto, en décembre 2012, n’a pas changé la donne.

La torture comme première méthode d’enquête

La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) a enregistré une augmentation de 600 % des plaintes pour torture en dix ans. En avril 2014, le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture a qualifié le recours à la torture d’« endémie inquiétante » au sein de « tous les corps de sécurité publique, policiers ou militaires ». Très souvent, les juges acceptent les confessions obtenues sous la torture, violant le droit des accusés à un procès équitable.

Conditions de détention difficiles

Nombre des 250 000 détenus sont entassés dans des prisons vétustes avec un accès restreint aux soins, à l’eau potable, à la lumière, aux matelas.

Les détenus sont souvent en butte à de grandes violences, celles de codétenus et celle des gardiens. Les sanctions disciplinaires ne répondent souvent qu’à l’arbitraire, et le recours à l’isolement est fréquent.

Les examens médicaux pratiqués à l’entrée en détention sont souvent très superficiels, et le personnel n’est pas formé à la détection de tortures et mauvais traitements.

 

Vous voulez agir en faveur de Marlín Manuel López Lizcano, envoyez cette lettre aux autorités mexicaines.

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