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Détention et autocritique forcée de l'avocat Zhang Kai

Zhang Kai, avocat pékinois, est détenu depuis plusieurs mois après avoir été arrêté le 25 août 2015. Le 25 février, alors qu'il devait être libéré, il a été contraint à des soi-disant aveux devant la télévision chinoise. Les autorités chinoises doivent mettre fin à toute forme de peine ou traitement cruels, inhumains ou dégradants.
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Le 07 / 03 / 2016

Mise à jour :

Le 23 mars 2016, l’avocat défenseur des droits de l’Homme Zhang Kai a été libéré après avoir été détenu durant plusieurs mois. Dans un message, Zhang Kai a remercié tous ceux qui l’avaient assisté durant sa détention.

 

Zhang Kai, avocat pékinois de 37 ans, est détenu depuis plusieurs mois après avoir été arrêté le 25 aout 2015, alors qu’il se trouvait à Wenzhou. Opposant à la campagne nationale de destruction des Églises et des croix, il défend régulièrement des victimes de l’arbitraire du pouvoir chinois.

Depuis son arrestation, il est détenu incommunicado pour « espionnage et revente de secrets d’État à des entités étrangères ». Le lieu de sa détention reste inconnu et il n’a eu aucun contact avec sa famille ni avec son avocat depuis son arrestation. 

Le 27 janvier 2016, l’avocat de Me Zhang Kai a reçu une note de ce dernier, vraisemblablement rédigée sous la contrainte dans laquelle il annonçait qu’il lui retirait son mandat et qu’il coopèrerait désormais avec la police.

En Chine, la loi autorise une période de six mois de « résidence surveillée dans un lieu désignée » à l'issue de laquelle les autorités doivent procéder à une inculpation ou à une libération. En application de cette législation, Zhang Kai aurait dû être libéré le 25 février. À cette date, Zhang Kai a été contraint de se « confesser » publiquement à la télévision. Il aurait reconnu s’être rendu responsable de « troubles à l’ordre social », d’ « atteinte à la sécurité de l’État » et d’avoir agi de manière contraire à la déontologie de la profession d’avocat.

Depuis le 26 février, il est détenu au centre de détention de Wenzhou.

Zhang Kai doit être libéré et les autorités chinoises doivent mettre fin au harcèlement des défenseurs des droits de l’Homme et notamment à la pratique désormais systématique qui consiste à exhiber des suspects à la télévision pour qu'ils y prononcent des soi-disant aveux.

Contexte

L’été 2015 a été marqué  par une vague de répression à l’encontre des défenseurs des droits de l’Homme en Chine et notamment des défenseurs des droits des minorités religieuses, dans un contexte de détérioration de la situation des droits de l’Homme. 

Plus de 300 juristes, défenseurs des droits de l’Homme ainsi que leurs associés et leurs proches ont été interrogés, arrêtés, détenus, et/ou ont été victimes de disparitions forcée ou de détention incommunicado depuis juillet 2015. La plupart n’ont jamais été autorisés à être en contact avec un avocat, ni avec leur famille. Si la majorité d’entre eux ont été libérés, plus d’une vingtaine demeure en détention ou en résidence surveillée.

Depuis 2014, des avocats et pasteurs s’opposant la vaste campagne de démantèlement des Églises et des croix menée par les autorités sont victimes du même traitement.

Certains sont contraints de livrer des « confessions publiques » à la télévision nationale en déclarant qu’ils appartiennent à des « groupes criminels » ou qu’ils ont « troublé l’ordre public ».

En décembre 2015, suite à l’examen du rapport de la Chine, le Comité contre la Torture des Nations Unies a exigé des autorités, qu’elles suppriment « en urgence les dispositions de la loi de procédure pénale qui permettent de fait la détention incommunicado des suspects en résidence surveillée dans un lieu désigné » et que le temps de garde à vue de 37 jours soit réduit à moins de 48 heures. Les autorités chinoises n’ont entamé aucune démarche visant à mettre en œuvre ces recommandations.

Télécharger la lettre et adressez-la au Premier ministre chinois

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