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Sa famille craint qu’il n’ait été drogué en prison

L’avocat et défenseur des droits humains Jiang Tianyong, qui purge actuellement une peine arbitraire de deux ans de prison, est très affaibli et souffre de pertes de mémoire en détention. Sa famille craint que la dégradation de sa santé ne soit due à l’ingurgitation forcée de médicaments psychoactifs.
Jiang Tianyong
L'avocat Jiang Tianyong avant son arrestation. © Photo personnelle
Le 17 / 05 / 2018

Jiang Tianyong (江天勇) vient de fêter ses 47 ans en prison. Pourtant, il a déjà l’air d’un vieil homme. Au cours de ces derniers mois, sa santé s’est sérieusement dégradée. Sa sœur, qui a pu lui rendre visite en février dernier, fait état de pertes de mémoire qui laissent craindre qu’il ait été drogué.

Plusieurs rapporteurs spéciaux des Nations Unies ont tiré la sonnette d’alarme sur les risques de mauvais traitements encourus par l’avocat. Depuis, Jiang Tianyong a été transféré dans une autre province. Sa famille et ses avocats n’ont pas été autorisés à le voir depuis qu’il est détenu à la prison de Xinxiang, dans le Henan.

Jiang Tianyong est un éminent avocat et grand défenseur des victimes de la « répression 709 » ciblant ses confrères depuis 2015. Il a également défendu et soutenu publiquement des membres de groupes marginalisés de la société chinoise tels que des pratiquants de Falun Gong ou des personnes porteuses du VIH/SIDA.

Le 21 novembre 2016, il disparaît à la gare de Changsha, dans le Hunan, alors qu’il venait de rendre visite à l’épouse de son confrère Xie Yang (谢阳), à l’époque emprisonné. Des jours durant, sa famille tente de signaler sa disparition à la police, sans que celle-ci ne se décide à ouvrir une enquête. Environ deux mois plus tard, les autorités confirment enfin détenir Jiang Tianyong. Ce dernier passe alors de longs mois en « résidence surveillée » dans un lieu tenu secret, sans contact avec sa famille.

Suspecté d’avoir incité à la « subversion du pouvoir d’État », il est finalement jugé le 22 août 2017 lors d’un procès expédié en quelques heures, à huis clos, et condamné à deux ans de prison suite à des aveux forcés.

 

L’ACAT est profondément préoccupée par la dégradation de l’état de santé de Jiang Tianyong en détention et s’inquiète des risques de mauvais traitements voire de torture à son encontre. L’ACAT appelle les autorités chinoises à permettre à Jiang Tianyong de bénéficier de soins médicaux adéquats, à fournir à sa famille des informations détaillées sur son état de santé et à autoriser ses avocats à lui rendre visite.

 

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Contexte

Derrière les murs de prison, la torture est coutumière

La plupart des avocats des droits humains ciblés par la « répression 709 » ont été libérés sous caution après des mois de détention illégale et restent sous surveillance, tandis que d’autres ont été condamnés à de lourdes peines de prison ou sont encore détenus au secret. Ceux qui osent rapporter leurs conditions de détention une fois libérés font état de terribles actes de torture. Les témoignages évoquent entre autres l’application de chocs électriques sur diverses parties du corps, l’ingurgitation forcée de substances médicamenteuses, les privations de sommeil, les bastonnades et les violences verbales et psychologiques.

Les séquelles psychologiques dont a souffert l’avocat Li Chunfu (李春富), associé de Jiang Tianyong, en disent long sur la torture subie. Relâché sous caution en janvier 2017, Li Chunfu est méconnaissable : visage émacié, yeux hagards, en état de choc post-traumatique, sujet à des épisodes d’agressivité... Après plus de 500 jours de détention, l’avocat a développé de sérieux troubles mentaux qui laissent présager le pire pour les avocats encore emprisonnés.

Des familles contraintes à l’exil par un environnement délétère

Lorsque les autorités s’en prennent à un défenseur des droits humains, elles ne se contentent pas de l’enfermer et de le punir : elles s’en prennent également à son entourage et ses soutiens. Surveillance constante, intimidations, menaces, assignation à résidence, voire violence physique sont le lot des familles d’activistes en Chine. Afin d’échapper au harcèlement des autorités chinoises, l’épouse de Jiang Tianyong, Jin Bianling (金变玲), et leur fille ont dû quitter la Chine pour les États-Unis dès 2013.

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