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Mort en détention d'Hosman Polo Carrillo, victime de tortures soutenue par l'ACAT

Hosman Polo Carrillo, détenu pour lequel l’ACAT s’est mobilisée à plusieurs reprises, est mort le 14 février dernier, agressé à l’arme blanche par un autre détenu. L’ACAT demande une enquête approfondie sur les conditions de surveillance et d’intervention de l'administration pénitentiaire ce jour-là, ainsi que le traitement des précédentes plaintes pour torture déposées par Hosman.
Hombre y rejasINSPP
CREDITS : INSPP
Le 22 / 02 / 2016

Hosman Polo Carrillo, détenu pour lequel l’ACAT s’est mobilisée à plusieurs reprises, est mort le 14 février dernier à la prison de Jamundí. Les autorités indiquent qu’il a été tué à l’arme blanche par un autre détenu. L’ACAT demande une enquête approfondie sur les conditions de surveillance et d’intervention des gardiens ainsi que le traitement des précédentes plaintes pour torture.

Hosman Polo Carrillo était un détenu de droit commun. Il a été condamné à l’âge de 17 ans à une peine de prison de 29 ans et six mois. Ses conditions de détention très dures, les punitions injustifiées et les mauvais traitements à répétition ont facilité la survenue de sa schizophrénie. Sa maladie avait été formellement diagnostiquée en mars 2011. Au cours des deux années suivantes, il avait été torturé à au moins trois reprises : passages à tabac, aspersion de gaz lacrymogène, décharges électriques. Chaque fois la famille a porté plainte mais aucune procédure n’a avancé.

Les différentes actions menées par l’ACAT ont apporté un soutien moral essentiel à Hosman. Elles ont aussi permis qu’il quitte la prison très dure de Valledupar.

Cependant, les autorités ont continué de poser des difficultés pour son traitement et ont décidé de le transférer dans une prison encore plus éloignée de sa famille, à Jamundí.

Les antécédents d’Hosman requéraient une vigilance particulière. Les autorités doivent déterminer la responsabilité de l’administration pénitentiaire dans l’agression qui a entraîné sa mort. Elles doivent également donner suite aux plaintes pour torture et mauvais traitements à son encontre ces dernières années.

 

Contexte

Système carcéral en crise

Plus de 120 000 détenus sont entassés dans les prisons du pays. Ils souffrent de la promiscuité et de la violence engendrées par la surpopulation carcérale, de conditions d’hygiène déplorables, propices à la propagation de maladies (tuberculose, lèpre, hépatite, VIH, etc.) et aux intoxications alimentaires, du manque d’accès à l’eau potable et aux soins. S’ajoutent à cela des tortures et mauvais traitements infligés par des fonctionnaires de l’Institut national pénitentiaire et carcéral (INPEC) ‑ parfois même par certains directeurs de prison ‑ et par des membres de l’armée. Punitions collectives (restriction d’accès au téléphone, aux cellules, à l’électricité, à la nourriture, à l’eau potable), mises à l’isolement, pressions sur les proches lors des visites, simulacres d’exécution, passages à tabac, mises à nu, placements dans la position du « scorpion » (pieds et poings menottés ensemble), aspersions de gaz lacrymogène, agressions sexuelles et asphyxies sont les pratiques tortionnaires les plus courantes.

Selon des ONG colombiennes, au moins 20 % des prisonniers souffriraient de troubles mentaux plus ou moins directement liés à leurs conditions de détention.

Du 29 avril au 12 mai 2014, en lien étroit avec les 10 ONG locales qui composent la Coalition colombienne contre la torture, l’ACAT a rencontré des détenus des prisons La Picota, El Buen Pastor, La Tramacua et San Isidro. La totalité des prisonniers rencontrés a fait part de fouilles corporelles abusives, de transferts injustifiés, de mises à l’isolement prolongées (parfois des années) dans les unités de traitement spécial (UTE), de punitions collectives et de tortures (coups, décharges électriques) en représailles de plaintes. Les auteurs de tortures et mauvais traitements font parfois l’objet de sanctions administratives et disciplinaires, mais pratiquement jamais de condamnations pénales. L’ACAT recommande, notamment, la ratification du Protocole facultatif à la Convention contre la torture afin que des mécanismes de prévention et de sanction de ces tortures et mauvais traitements en prison soient mis en place.

 

Vous voulez agir en faveur de Hosman Polo Carrillo, envoyez cette lettre aux autorités colombiennes.

 

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