Contre l’arbitraire et la violence à l’égard des migrants
Le sort des migrants de Calais et de Paris, victimes de harcèlement policier et privé d’accès au droit d’asile est emblématique de la politique des autorités publiques françaises.
Ils sont Soudanais, Érythréens, Syriens. Leur vie tient dans un sac plastique.
Ce sont le plus souvent des jeunes hommes, mais il y aussi des familles, des femmes seules. Ils ont fui leur pays, pensant que l’Europe allait pouvoir les aider. Certains ont vu leurs amis, leurs proches, ou leurs compatriotes mourir en Méditerranée; pour tous, le voyage aura été traumatisant et ils ont besoin de sécurité. Nombreux d’entre eux voudraient ou pourraient demander l’asile.
En France, ces migrants ne reçoivent aucune aide et sont laissés à la rue, alors que l’hébergement d’urgence est un droit pour tous, sans exception. Ils sont forcés d’organiser des campements de fortune, sans points d’eaux ni toilettes, sans aide alimentaire ni sanitaire.
Pour faire disparaître ces migrants de la vue du public, la police évacue brutalement les campements, détruit systématiquement les quelques affaires qui le constituent (tentes légères, bâches, sacs de couchage) et harcèle ces migrants partout où ils tentent de se replier. Il y a aussi eu des cas de violences physiques.
En parallèle du volet humanitaire (absent), et alors que nombreux d’entre eux ont un besoin évident d’une protection internationale, les pouvoirs publics ont appliqué à ces migrants un traitement dérogatoire et opaque. Les administrations en charge de l’asile (Ministère, préfectures, Office français de protection des réfugiés et des apatrides (OFPRA) et Office français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII)) se sont déplacées sur le terrain et ont trié et désinformé les demandeurs d’asile.
Ayant cru aux promesses des autorités, des migrants ont donné leurs empreintes pour pouvoir demander l’asile ; ils se sont retrouvés en rétention. A Paris comme à Calais, certaines personnes ont pu faire enregistrer leur demande d’asile en quelques heures, tandis que d’autres attendent des mois. Certaines ont eu un statut de réfugié le jour même, sans qu’on sache pourquoi eux et pas les autres.
Ce traitement n’a rien d’humanitaire ni d’humain. C’est une réponse purement sécuritaire, à Paris et Calais comme partout dans le reste de la France, à une situation que la France a laissé dégénérer jusqu’à l’urgence en s’obstinant à nier les droits les plus élémentaires. On assiste au paroxysme d’une politique stérile.
Pour agir, envoyez ce modèle de lettre au Président de la République
C’est pourquoi nous demandons à l’État français:
- La cessation immédiate des violences policières et du harcèlement policier quotidien (violences, intimidations, menaces, et destruction systématiques des biens matériels) à l’encontre des personnes étrangères sans hébergement.
- La mise en sécurité de ces personnes, le respect de leur dignité et de leur intégrité physique.
- L’accès égal et transparent pour tous à la procédure d’asile et la protection contre l’enfermement administratif et l’éloignement pendant tout le temps de la procédure.
- L’égal traitement de toutes les demandes d’asile, sans tri ni sélection.
- Les autorités publiques doivent respecter le droit d’asile loyalement et dans la transparence.