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Mexique
Action

Le calvaire des migrants

Les milliers de migrants sans papiers, qui transitent par le Mexique chaque année, subissent la violence et les tortures de bandes criminelles et des autorités.
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Crédits : Peter Haden / Flickr Creative Commons

Le 01 / 06 / 2014

Chaque année, un peu plus de 400 000 migrants centraméricains sans papiers transitent par le Mexique afin d’atteindre les États-Unis pour de meilleures conditions de vie. Ils voyagent de façon très précaire, sur le toit des trains de marchandises, en suivant les principales routes qui traversent le pays. Dans l’indifférence quasi totale, ils entreprennent entre quinze et vingt jours d’un très dangereux périple.

Tortures, exécutions sommaires et disparitions forcées

Les migrants représentent une manne financière lucrative pour les bandes criminelles qui les séquestrent, torturent, rançonnent et exploitent (dans des réseaux de prostitution ou de travail forcé), le plus souvent grâce à des complicités au sein de l’armée, des forces de police municipales, des États fédérés et fédéraux et de l’Institut national de migration.

Les migrants sont également victimes de l’usage excessif de la force, d’agressions sexuelles, de mauvais traitements, d’extorsions, d’arrestations violentes, de détentions arbitraires et de tortures de la part de représentants de l’État. Les tortures servent souvent à leur extorquer des aveux pour les rendre coupables d’infractions graves ou à les expulser rapidement.

Dans un grand nombre de cas, ces tortures se soldent par une disparition forcée ou une exécution sommaire. Sur les 26 121 cas de disparitions officiellement reconnues entre 2006 et 2012, une grande partie concerne des migrants. Des charniers de dizaines de migrants portant des stigmates de tortures sont régulièrement découverts. Dans la seule commune de San Fernando à Tamaulipas, 49 fosses ont été recensées entre août 2010 et août 2013, contenant les cadavres d’au moins 301 migrants.

La plupart du temps, les victimes ou leurs familles ne portent pas plainte par manque de moyens ou par crainte de représailles. Lorsqu’elles osent le faire, elles sont en butte à des menaces tandis que les autorités ne procèdent que très rarement à des enquêtes et pratiquement jamais à des poursuites pénales.

Leurs défenseurs également en danger

Dans de nombreux États fédérés, face à l’inaction des autorités, des défenseurs des droits de l’homme ont créé des refuges et des associations pour fournir un abri, de la nourriture et des habits, ainsi qu’une aide juridique aux migrants. Ils dénoncent publiquement cette crise humanitaire et ces atteintes graves aux droits de l’homme, notamment à l’encontre des migrants les plus vulnérables comme les femmes et les mineurs isolés. En guise de rétorsion, les employés et les bénévoles de ces organisations sont menacés, intimidés et agressés. Parfois, les élus locaux cherchent à les discréditer et alimentent l'hostilité à leur égard. Les enquêtes n’aboutissent jamais si bien que les responsables de ces attaques criminelles jouissent d’une impunité totale.

La torture des migrants à Coahuila

À Saltillo, dans l’État de Coahuila, au premier semestre 2013, l’ONG Maison du migrant a recensé 35 migrants torturés par des policiers municipaux. Suivant un schéma récurrent, les tortures obligeaient les migrants à se déclarer coupables d’une infraction, à verser une caution et à rentrer dans leur pays.

Le 15 mai 2013, des policiers ont arrêté arbitrairement six jeunes centraméricains dans une chambre d’hôtel. Ils les ont torturés pendant vingt heures (coups, décharges électriques, waterboarding, tentatives d’asphyxie et simulacres d’exécution). Sous la contrainte, les migrants se sont déclarés coupables de vente de drogue. Ils ont été placés en liberté conditionnelle sous caution et attendent de rentrer chez eux. Menacés de représailles, ils n’ont pas porté plainte.

Les membres de la Maison du migrant ont été la cible répétée de menaces, vols et agressions en 2012 et 2013. 

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