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Procès en appel de Germain Rukuki, ex-membre de l’ACAT-Burundi

Germain Rukuki, condamné à 32 ans de prison pour avoir travaillé avec l’ACAT-Burundi, attend... Il attend son procès en appel. La Cour d’Appel de Bujumbura devait se déplacer à la prison de Ngozi, où il est enfermé, pour examiner son dossier le 22 novembre. Finalement, elle a annoncé un report au mardi 27.
VE-GERMAIN RUKUKI
Le 23 / 11 / 2018

 

Germain Rukuki, condamné à 32 ans de prison pour avoir travaillé avec l’ACAT-Burundi, attend toujours son procès en appel. La Cour d’Appel de Bujumbura devait se déplacer à la prison de Ngozi, où il est enfermé, pour examiner son dossier le 22 novembre. Finalement, elle a annoncé un report au mardi 27.

Pour avoir été membre de l’ACAT-Burundi, Germain Rukuki a été condamné à 32 ans de prison par le tribunal de grande instance de Ntahangwa, le 26 avril 2018, à l’issue d’une procédure judiciaire inique entachée de nombreuses irrégularités. Sans qu’aucune preuve matérielle ne soit présentée, sur la base d’accusations mensongères, Germain Rukuki a été condamné pour « mouvement insurrectionnel », « atteinte à la sûreté intérieure de l’État », « rébellion », « assassinat de militaires, policiers et civils », « dégradation des édifices publics et privés », « volonté de changer le régime élu démocratiquement ». Son procès s’est tenu à huis clos. A la lecture de la sentence, ni Germain Rukuki ni ses avocats n’étaient présents dans la salle : ils savaient déjà que la condamnation était inévitable car politiquement requise par le régime en place.

Le régime du Président Pierre Nkurunziza ne veut plus au Burundi d’une société civile, indépendante, capable de documenter les violations des droits humains commises par ses forces de défense et de sécurité. Il faut par conséquent mettre hors d’état de nuire ces défenseurs des droits humains : les réduire au silence par la prison, l’exil ou la mort. Germain Rukuki est le symbole du harcèlement jusqu’au-boutiste du régime contre les défenseurs des droits humains burundais dont plusieurs sont actuellement emprisonnés.

 

 

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CONTEXTE

 

En 2005, le Parlement élit Pierre Nkurunziza, Président de la République. En 2010, cet ancien rebelle hutu est réélu face à une opposition désorganisée. En mars 2014, il tente de faire modifier la Constitution afin de supprimer la limitation des mandats présidentiels : les députés refusent. Face à ce camouflet, les conseillers de Nkurunziza prétendent que son premier mandat ne compte pas puisqu’il a été élu de manière indirecte par le Parlement. Le 25 avril 2015, Nkurunziza annonce qu'il se présente à l'élection présidentielle, pour un troisième mandat consécutif. Dès le lendemain, la jeunesse descend dans les rues de Bujumbura pour dire « non » au troisième mandat. La police et la milice pro-gouvernementale « Imbonerakure » répriment. C’est le début des exactions : manifestants tués par balles, torturés, menacés… Tous les partis d’opposition comme la très grande majorité des organisations de la société civile appellent à la mobilisation citoyenne pacifique pour faire échouer cette dérive totalitaire. Conscient de la vitalité de la société civile dans ce combat pour le respect des Accords d’Arusha, le régime en place s’engage dans une politique d’affaiblissement délibéré de cette société civile. Il profite de l’échec du coup d’État du 13 mai 2015 et de la chasse aux militaires dissidents pour décimer la plupart des médias indépendants. La quasi-totalité des défenseurs des droits humains sont contraints de quitter le pays. La communauté internationale ne réussit pas à s’accorder sur les mesures à prendre pour arrêter cette dérive. Le scrutin présidentiel se tient le 21 juillet 2015. Le 20 août, Nkurunziza est investi pour un nouveau mandat. Petit à petit, les manifestants pacifiques écrasés par la répression quittent la rue et laissent la place à ceux qui ont des armes et des revendications plus belliqueuses. La violence augmente encore : assassinats ciblés, arrestations et tortures de détenus, attentats à la grenades, etc. Après environ deux années de conflit de basse intensité, le régime, à force de répression et d’un contrôle draconien du territoire et de la société, réussi à circonscrire la menace militaire armée. Mais à quel prix ? Le pays est économiquement exsangue et vit dans la peur. Il n’existe plus de société civile indépendante. Environ 400 000 Burundais ont fui le pays. Au moins 1 200 personnes sont décédées de mort violente entre 2015 et 2018. En mai 2018, le régime fait modifier la Constitution par un référendum controversé. La nouvelle Constitution permet dorénavant à Nkurunziza de briguer deux nouveaux mandats de sept ans à partir de 2020. En juin, il indique toutefois publiquement qu’il ne sera pas candidat à ce scrutin, mais la crise politique perdure : le régime continue à refuser toute discussion sur la tenue d’élections libres et inclusives en 2020 avec l’opposition en exil, qu’elle qualifie de « putschiste ».

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