Huit ans ont passé, nous pensons à Ibni et sa famille
Nous sommes aujourd’hui le 3 février 2015. Il y a huit ans de cela, le 3 février 2008, Ibni Oumar Mahamat Saleh, opposant politique tchadien, était enlevé à son domicile de N’Djamena par des militaires de la garde présidentielle. Depuis lors plus rien. Plus aucune nouvelle. Depuis huit ans, l’ACAT se mobilise inlassablement au côté de la famille d’Ibni pour qu’elle obtienne vérité et justice. Le 3 avril 2014, l’ACAT s’est constituée partie civile dans la plainte déposée à Paris en février 2012 par deux des enfants d’Ibni. Cette plainte pour « enlèvement, séquestration et torture » a été déclarée recevable par la justice française en juin 2013 et une enquête est en cours.
Le 18 juillet 2014, à l’occasion d’une visite à N’Djamena du président français, l’ACAT avait publié un communiqué de presse rappelant l’Affaire Ibni et faisant part de notre inquiétude : « la coopération militaire plus importante que les droits de l’homme ? ». L’apport crucial de l’armée tchadienne dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, que ce soit au Mali, au Cameroun et au Nigeria, ne doit pas occulter les violations graves des droits de l’homme que cette armée a commis. Le vraisemblable assassinat d’Ibni Oumar Mahamat Saleh au Tchad lui est imputable. Ne l’oublions pas.