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Franklin Mowha, défenseur des droits de l’homme, porté disparu depuis près de deux mois

Franklin Mowha, président de l’association de défense des droits de l’homme Frontline Fighters for Citizen Interest (FFCI), est porté disparu depuis le 6 août 2018. Il était alors en mission. Il documentait des cas de violations des droits de l’homme en lien avec la crise sociopolitique dans les régions anglophones du Cameroun.
Franklin Mowha
Le 25 / 09 / 2018

Franklin Mowha, président de l’association de défense des droits de l’homme Frontline Fighters for Citizen Interest (FFCI), est porté disparu depuis le 6 août 2018.

Lundi 6 août 2018, Franklin Mowha quitte l’hôtel Azim, situé dans la commune de Kumba. Il y était arrivé quatre jours auparavant pour une mission de terrain : documenter des cas de violations des droits de l’homme en lien avec la crise sociopolitique dans les régions anglophones du Cameroun. Ce 6 août 2018, Franklin Mowha communique avec son épouse et ses collègues par téléphone. Ensuite, plus rien… Son téléphone sonne dans le vide jusqu’au 14 août, date à laquelle le téléphone cesse de sonner.

Le 4 septembre, sa famille et l’association FFCI ont porté plainte auprès du procureur de la République près du tribunal de 1ère instance de Kumba pour disparition de Franklin Mowha.

Ce défenseur des droits humains, membre du réseau REDHAC (avec lequel travaille régulièrement l’ACAT-France), est bien connu des autorités locales et nationales. Il a été à de très nombreuses reprises arrêté et détenu sur de courtes périodes ces dernières années. Il a fait et continue de faire l’objet de plusieurs plaintes. Depuis juin 2018, il se sentait menacé.

 

 

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CONTEXTE

 

Durant le mois d’octobre 2016, dans les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest, des avocats, des enseignants et des étudiants ont protesté contre la « francophonisation » des systèmes législatif et éducatif. De la même façon qu’en février 2008, le régime de Paul Biya a interprété ces marches pacifiques comme une atteinte à la sécurité de l’Etat et les a réprimées. Mais à l’inverse de février 2008, la répression n’a pas découragé les marches et les journées « villes mortes » qui ont été de plus en plus suivies par les citoyens anglophones. Pour éviter que ce mouvement ne réveille d’autres Camerounais ailleurs dans le pays - eux aussi victimes de l’abandon des besoins primaires des populations par l’Etat - le régime de Paul Biya a accentué sa répression (usage de la force létale et des mauvais traitements dans la gestion des manifestations), coupé Internet pendant trois mois, et emprisonné les leaders modérés, laissant davantage de place aux indépendantistes anglophones. Une partie de la population anglophone s’est alors au fur et à mesure radicalisée au contact des leaders prônant la lutte armée. Les assassinats de membres des forces de l’ordre ont entraîné un cycle de violences de part et d’autre. Aujourd’hui, la situation sécuritaire dans les régions anglophones est incontrôlable et la peur règne. Comme en février 2008, la communauté internationale a été témoin et complice, par son silence, de la répression des marches pacifiques dans les régions anglophones durant plus d’une année. Maintenant que cette partie du territoire est en proie à un conflit de basse intensité, la communauté internationale se réveille timidement. Le Haut-commissariat aux droits de l’homme a exprimé publiquement en juillet 2018 sa « profonde inquiétude » et déclaré qu’il était « regrettable que le gouvernement camerounais n’ait pas donné au bureau des Nations unies pour les droits de l’homme l’accès aux régions du nord-ouest et du sud-ouest en dépit des demandes répétées ».

Pour de plus amples informations sur la situation des droits de l’homme au Cameroun :

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