Des militants antiesclavagistes condamnés à de la prison ferme
Jeudi 18 août, la cour criminelle de Nouakchott a condamné 13 militants de l’IRA, une organisation mauritanienne de lutte contre l’esclavage, à des peines comprises entre 3 et 15 ans de prison ferme. Ils étaient accusés de « rébellion, usage de la violence, attaque contre les pouvoirs publics, attroupement armé et appartenance à une organisation non reconnue ».
Un des militants condamnés est Hamady Lehbouss, qui a participé à une formation dispensée par l’ACAT en mai dernier à Nouakchott. Il a été condamné à 5 ans de prison ferme.
Avec cette condamnation, les autorités mauritaniennes ont passé un seuil extrêmement dangereux sur le plan du respect des libertés collectives. De nombreuses garanties judiciaires minimales ont été clairement bafouées.
Depuis plusieurs années, les membres de l’IRA font l’objet d’une vague ininterrompue d’intimidations, de menaces de mort, d’arrestations et de harcèlements judiciaires destinés à réduire à néant cette organisation qui développe ses antennes à travers tout le pays au sein de la communauté Harratine (musulmans négro-mauritaniens victimes d’esclavage) et au niveau international avec les associations de lutte contre l’esclavage.