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Iran
Appel à mobilisation

Mojahed Kourkour : arrêtons son exécution

Mojahed Kourkour a été arrêté le 20 décembre 2022 dans le contexte des manifestations faisant suite à la mort de Mahsa Amini se déroulant partout dans le pays. Il a été torturé pour obtenir des preuves auto-incriminantes, et forcé à faire de fausses confessions à la télévision peu de temps après son arrestation. Le 7 avril 2023, Mojahed est condamné à mort.
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Pourquoi Mojahed Kourkour risque d’être exécuté ?

Le 7 avril 2023 Mojahed Kourkour a été condamné à mort devant le tribunal révolutionnaire de Ahvaz pour « inimitié contre Dieu » (moharebeh) et « propagation de la corruption sur terre » (mofsed-e-firaz). Mojahed Kourkour a ainsi été reconnu coupable de la mort de Kian Pirfalak, 9 ans, tué par balle lors de manifestations à Izeh. La sœur de Mojahed Kourkour a indiqué qu'il avait été transféré à Téhéran le 11 mai dernier, la Cour suprême devant se prononcer sur son cas, ce qui laisse craindre une exécution imminente.

Kian Pirfalak, 9 ans, tué par le régime

La mort de Kian Pirfalak s’est produite le 15 novembre 2022 lors d'une fusillade à la suite des manifestations de masse initiées par la mort de Mahsa Amini. Au moment des faits, Kian Pirfalak se trouvait dans la voiture de ses parents qui retournaient chez eux. Six autres personnes ayant vraisemblablement participé aux manifestations anti-gouvernementales à Izeh ont également été tuées ce même soir. La mort du petit suscite alors une forte émotion et renforce la défiance envers le gouvernement et les critiques du recours à des armes létales contre les manifestants. Rapidement, les autorités iraniennes mettent la mort de l'enfant sur le compte d'une attaque d'extrémistes terroristes qui auraient profité du rassemblement de manifestants pour faire des victimes. La mère de Kian, Zaynab Molaei-Rad, également présente dans la voiture au moment des faits, conteste cette version et a toujours insisté sur le fait que ce sont des agents en civil qui ont tirés sur leur voiture et tué son fils.

Arrêté, torturé et faussement accusé

Le 20 décembre, les forces de sécurité iranienne attaquent une maison dans un village à proximité d’Izeh. Deux hommes trouvent la mort tandis que deux autres sont arrêtés, dont Mojahed Kourkour, également blessé à la jambe durant l’attaque. Il est alors inculpé pour le meurtre de Kian, alors même qu’il n’était pas présent sur les lieux du crime ce jour-là. Il avait cependant participé le jour suivant la mort de l’enfant aux manifestations contre le gouvernement. C’est vraisemblablement à ce moment-là qu’il aurait été identifié par les services de sécurité avant d’être arrêté 40 jours plus tard. Dix jours après son arrestation, le 30 décembre 2022, une confession forcée de Mojahed Kourkour a été retransmise à la télévision iranienne. En inculpant Mojahed Kourkour, le régime cherche clairement à dissimuler le rôle de leurs forces répressives dans l'assassinat de sept personnes, dont Kian Pirfalak.

Contexte

En septembre 2022, Jina Mahsa Amini, 22 ans, a été battue à mort par la police des mœurs iranienne pour avoir prétendument porté son hijab de manière incorrecte. Son meurtre a déclenché des manifestations de masse qui ont été diffusées dans le monde entier au cours des derniers mois. Les atrocités commises par le régime qui en ont découlé, ont été révélées par les médias sociaux au monde entier. L’information de la mort de Mahsa Amini a commencé à circuler à partir d’une photo d’elle intubée dans son lit d’hôpital, publiée par le compte Twitter +1500tasvir qui dénonce la répression du régime. Deux femmes journalistes ont largement participé à faire connaître le cas de Mahsa Amini. Le régime les accuse d’espionnage pour le compte des États-Unis et d’avoir été formées par la CIA, ce qui pourrait leur valoir la peine capitale si les accusations sont maintenues en cas de procès. L’hashtag Twitter #MahsaAmini a battu le record mondial de 284 millions de tweets.

Des manifestations dans tout le pays sans précédent

Très rapidement le cas de Mahsa Amini fait le tour des réseaux sociaux et réveille une colère infinie des femmes iraniennes, mais plus généralement d’une grande partie de la population, transcendant les âges, les classes sociales et les groupes ethniques. La colère de la population s’exprime alors dans la rue et sur les réseaux sociaux, mais aussi par des gestes simples du quotidien comme le fait de ne plus porter le foulard pour les femmes.  Le régime iranien n’a jamais été confronté à ce genre de révolte. Très vite, un slogan s’impose, sonnant comme la devise de ce que pourrait être un nouvel Iran démocratique : « Femmes, Vie, Liberté ! ». Le mouvement est massif. Alors que l’Iran a connu de nombreuses révoltes dans les années passées, elles n’ont jamais réussi à fédérer les différentes parties de la société. Face à ce danger existentiel majeur, le régime choisit encore et toujours la même réponse : la violence et les répressions les plus dures.

Une répression d’une violence inouïe

Le régime réprime en masse. Au moins 527 manifestants, dont 48 femmes et 71 enfants, ont été tués et des milliers arrêtés depuis le début des manifestations. Près de la moitié des manifestants sont issus du Kurdistan et Baloutchistan, où les manifestations ont duré le plus longtemps. Selon Iran Human Rights, 174 personnes appartenant aux minorités baloutches ont été exécutées en 2022, ce qui représente 30 % du total des exécutions de l’année pour un total de 582 personnes exécutées.  112 manifestants risquent par ailleurs la peine de mort, alors qu’au moins 4 ont déjà été exécutés. Une fois de plus, le régime a recours à son arme ultime de dissuasion et d’intimidation envers sa population, en montrant sa froide détermination à se maintenir. Une fois de plus, ce sont les membres des minorités ethniques qui sont les plus visés.

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