Exigeons le cessez-le-feu à Gaza pour sauver les civils
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Que s’est-il passé le 7 octobre 2023 ?
Le 7 octobre 2023 au petit matin, la branche armée du Hamas et d’autres groupes armés de la Bande de Gaza lancent une attaque surprise sur tout le territoire israélien longeant la frontière avec l’enclave palestinienne. Environ 5000 rockets sont ainsi tirées sur le territoire israélien pendant que des combattants attaquent à de multiples endroits la barrière enfermant la bande de Gaza, puis des installations militaires avant de se diriger vers les habitations civiles. Pendant plusieurs heures, des membres armés du Hamas attaquent les forces de sécurité et les civils des kibboutz, villages et villes environnants. On dénombre plusieurs massacres d’ampleur comme celui des participants à un festival de musique électronique à Re’im (plus de 260 morts) ou encore dans les Kibboutz de Nahal Oz (plus de 100 morts), de Be’eri (plus de 130 morts) et de Kfar Aza (52 morts). Au total, l’attaque aura fait plus de 1000 victimes civiles, plus de 370 morts parmi les forces armées et de sécurité israéliennes, et quasiment 5000 blessés. On compte également environ 220 civils et militaires transférés et détenus dans la Bande de Gaza. Au regard du droit international, ces actions sont a minima qualifiables de crimes de guerre et constituent un véritable traumatisme pour la société israélienne, par le nombre de victimes civiles, mais aussi pour ce qu’elles révèlent des failles sécuritaires.
La Bande de Gaza massivement bombardée en représailles
En réaction, Israël impose un siège complet sur l’enclave palestinienne, stoppant l’approvisionnement d’électricité, d’eau, de vivres, de médicaments et de carburant pour un territoire qui compte plus de 2 millions de personnes. Il mène également des bombardements intensifs sur Gaza, qui ont causé plus de 6 500 morts et 17 400 blessés, essentiellement des civils. Les destructions d’habitations et d’infrastructures (santé, éducation…) sont énormes. Dans ce territoire surpeuplé, dont la population est composée presque pour moitié d’enfants, ces bombardements tuent une grande majorité de civils, prisonniers du blocus en place depuis 16 ans, sans possibilité de se protéger ou de fuir.
C’est dans ce contexte que les autorités israéliennes ont ordonné le 13 octobre 2023 aux habitants du nord de la Bande de Gaza, environ 1 million d’habitants, de se rendre dans sa partie sud, en prévision d’une offensive terrestre de l’armée israélienne. Ce déplacement forcé de population a été largement condamné pour les risques et les conséquences qu’il pourrait entraîner. La situation humanitaire, déjà catastrophique, pourrait ainsi encore être aggravée, d’autant plus que les autorités ont intimé aux hôpitaux dans le nord de l’enclave d’être également évacués, une décision dénoncée par l’organisation mondiale de la santé qui considère que cela s’apparente à une condamnation à mort pour les personnes les plus fragiles et dépendantes de soins. Plusieurs experts indépendants des Nations unies ont également condamné cette décision, soulevant le risque de nettoyage ethnique et un possible crime contre l’humanité.
Contexte
Ce conflit intervient alors que l’année 2022 était déjà une année marquée par de terribles tensions en Israel et Palestine, notamment en raison de la politique de colonisation dans les territoires occupés et d’une situation d’apartheid de plus en plus décriée au sein même de la société israélienne. Cette année était déjà l’une des plus meurtrières, hors conflit de haute intensité, avec environ 200 Palestiniens et 35 Israéliens tués avant l’attaque du 7 octobre 2023. Avec les printemps arabes, la question palestinienne était passée au second plan et un processus de normalisation avec des pays arabes (Emirats arabes unis, Bahreïn, Soudan, Maroc), soutenu à l’origine par le président américain Donald Trump avec les accords d’Abraham, avait volontairement marginalisé les Palestiniens. Mais déjà en mai 2021, la région avait connu une forte montée de tension, rappelant à la communauté internationale que la situation était loin d’être appaisée.
À la fin 2022, Benyamin Nethanyahou gagne à nouveau les élections générales et forme le gouvernement le plus extrémiste qu’Israël ait connu. S’ensuit alors une longue crise politique en raison de la nomination de notamment deux leaders d’extrême droite avec des portefeuilles d’importance : Bezalel Smotrich, ministre des Finances et ministre au ministère de la Défense en charge des territoires occupés de la zone C, et Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale. Le gouvernement cherche également à limiter les pouvoirs de la cour suprême, une réforme de la justice qui rencontre une très forte opposition dans une grande partie de la société israélienne se mobilisant massivement jusqu’à l’attaque du 7 octobre 2023.
Une situation particulièrement préoccupante en Cisjordanie
Si l’attention internationale est légitimement concentrée sur ce qui s’est passé le 7 octobre en Israël et depuis dans la Bande de Gaza, le niveau de violence et de répression s’accroît dramatiquement en Cisjordanie soumise à un bouclage très strict. On y compte déjà plus de 100 Palestiniens tués depuis le 7 octobre avec au moins 8 Palestiniens tués par des colons israéliens. 472 Palestiniens ont également été déplacés de force en raison des violences commises par les colons selon l’ONG israélienne B’Tselem qui constate que les violences de ces derniers envers les communautés palestiniennes ont dramatiquement augmenté depuis le 7 octobre. Plus de 1200 Palestiniens ont par ailleurs été arrêtés en Cisjordanie et au moins 4000 Palestiniens venant de la Bande de Gaza et travaillant en Israël auraient également été arrêtés et détenus dans des bases militaires. En l’espace de deux semaines, le nombre de Palestiniens détenus par les forces israéliennes a ainsi doublé pour passer à plus de 10 000 détenus