Maikoul Zodi, Diori Ibrahim et Karim Tonko sont libres !
Maikoul Zodi - coordinateur de Tournons la page Niger - Diori Ibrahim et Karim Tonko sont libres après 5 mois d’emprisonnement. La justice nigérienne a relaxé, le 5 octobre 2018, les trois acteurs de la société civile, emprisonnés depuis le 15 avril dernier. Maikoul Zodi, Diori Ibrahim et Karim Tonko avaient été arrêtés après des heurts à Niamey entre les forces de l'ordre et des manifestants qui voulaient braver l'interdiction, par les autorités, d'une manifestation contre la loi de finances 2018. Ils avaient été, dans la foulée, inculpés de « participation à une marche interdite » et « dégradations de biens publics et privés ». Le 1er octobre 2018, jour de l’ouverture de leur procès, le parquet avait requis huit mois de prison ferme à leur encontre. Le juge n’a pas suivi le parquet dans son réquisitoire. Concernant le premier chef d’accusation, le juge a estimé « qu'aucune charge n'est constituée » contre les prévenus car ils n’étaient pas sur le terrain au moment de leur arrestation mais dans leurs locaux. Concernant le second chef d’accusation, le juge a accordé le « bénéfice du doute ». Ainsi, aucune charge n’a été retenue contre eux et ils ont retrouvé leur liberté après 5 mois de détention préventive.
Aujourd’hui tous les 26 acteurs de la société civile arrêtés à Niamey sont libérés. A l’intérieur du pays, notamment à Zinder et Matameye, deux acteurs de la société civile restent encore en prison.
Entre octobre 2017 et mars 2018, un collectif de la société civile, de l'opposition et de quelques syndicats ont régulièrement organisé des manifestations pour demander l'abrogation de la loi de finances 2018. Ils reprochent au gouvernement d'avoir créé de nouvelles taxes et de nouveaux impôts et surtout d'avoir « accordé des cadeaux fiscaux d'une vingtaine de milliards de francs CFA » (une trentaine de millions d'euros) aux compagnies de téléphonie. Après quelques mois d'essoufflement - dû aux arrestations et détentions des principaux leaders de la société civile - la contestation a repris avec des marches qui ont mobilisé des milliers de personnes les 9 et 23 septembre 2018 à Niamey et dans plusieurs grandes villes. D’autres manifestations sont programmées.