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République Dém. du Congo
Actualité

Un militant d’un mouvement jeune et son avocat détenus au secret

Jean-Marie Kalonji, militant du mouvement citoyen « Quatrième voie / Il est temps » est détenu au secret au quartier général du service de renseignements de l’armée congolaise, à Kinshasa, tout comme son avocat, Sylva Kabanga Mbikayi, qui était venu s’enquérir de sa situation. Ils ne sont ni autorisés à entrer en contact avec leurs proches ni autorisés à consulter un avocat. Leur condition de détention est propice à la commission d’actes de torture et autres mauvais traitements.
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Monsieur Jean-Marie Kalonji, militant du mouvement citoyen « Quatrième voie / Il est temps » est détenu au secret au quartier général du service de renseignements de l’armée congolaise, à Kinshasa, tout comme son avocat, Sylva Kabanga Mbikayi, qui était venu s’enquérir de sa situation. Ils ne sont ni autorisés à entrer en contact avec leurs proches ni autorisés à consulter un avocat. Leur condition de détention est propice à la commission d’actes de torture et autres mauvais traitements. Mobilisons-nous pour les faire rapidement libérer !

M. Jean-Marie Kalonji a été arrêté le vendredi 23 juin 2017 vers les 16h30 au niveau d’un poste de contrôle situé à la sortie du camp militaire de Bumba, dans la commune de Lemba, à Kinshasa. Lorsque les militaires lui ont demandé son passeport, M. Jean-Marie Kalonji a expliqué que son passeport était dans une ambassade dans l’attente d’un visa. Les soldats ont alors remis en question sa nationalité, ont fouillé son sac, qui contenait des documents du mouvement citoyen « Quatrième voie / Il est temps » et l’ont arrêté.

Dans les heures qui ont suivi, M. Sylva Kabanga Mbikayi – collègue et avocat de M. Jean-Marie Kalonji – a tenté de lui rendre visite au camp militaire de Bumba. Il a été arrêté sur le champ.

Vers les 23h00, ils ont tous deux été transférés au quartier général du service de renseignements de l’armée congolaise, ex-DEMIAP (Détection militaire des activités anti-patrie), dans le quartier de Kintambo. Juste avant leur transfert, les deux jeunes hommes ont été soumis à des mauvais traitements.

Ils demeurent, jusqu’à ce jour, détenus au secret dans un lieu de détention militaire sans avoir été inculpés.

 

Contexte

 

Un pouvoir de plus en plus répressif

Depuis janvier 2015, le régime au pouvoir harcèle de manière continue les membres de la société civile et de l’opposition qui se mobilisent en vue du respect de la Constitution. Cette Constitution ne prévoit que deux mandats présidentiels de suite. Le Président Joseph Kabila aurait donc dû achever son second mandat en novembre 2016. Le 11 mai 2016, la Cour constitutionnelle l’a pourtant autorisé à rester en poste en cas de report du scrutin présidentiel. Auparavant, son gouvernement avait tenté en vain de modifier la Constitution ou les règles électorales afin de lui permettre de se maintenir au pouvoir. Face à la mobilisation citoyenne, ces tentatives avaient échoué. Dans la semaine précédant le 19 décembre, de nombreux membres de la société civile ont été arrêtés. Les réseaux sociaux et certaines radios ont été coupés. De nombreux militaires et policiers, lourdement armés, ont été déployés dans les principales villes du pays. Les autorités ont interdit toute manifestation, ce qui n’a pas empêché la population de descendre dans les rues afin de contester le scénario du maintien ad vitam aeternam d’un régime n’ayant comme projet que de se maintenir au pouvoir par la violence. Une nouvelle fois, les forces de défense et de sécurité ont tiré à balles réelles dans les foules. Au moins 40 manifestants ont été tués à Kinshasa, Lubumbashi, Boma et Matadi. Plus de 100 personnes ont été blessées. Plus de 460 autres ont été arrêtées. En septembre 2016, 54 manifestants avaient été tués de la sorte lorsqu’ils avaient appelé au respect des délais constitutionnels. La justice congolaise n’a jamais enquêté, comme dans les répressions passées. L’impunité est totale. La justice et les forces de l’ordre sont des outils politiques aux mains d’un régime violent et corrompu. Depuis lors, le régime et ses diverses institutions retardent la tenue du scrutin présidentiel. Aux dernières nouvelles, le scrutin ne pourrait avoir lieu qu’en 2018, mais aucune date n’a encore été fixée. Jour après jour, le pays sombre vers un chaos annoncé et redouté par la communauté internationale.

Précédents déboires de M. Jean-Marie Kalonji

M. Jean-Marie Kalonji a été enlevé à Kinshasa le 15 décembre 2015, à 13 heures, en plein centre-ville de Kinshasa, sur le Boulevard du 30 juin par quatre hommes armés en civil. Ces derniers l’ont brutalisé et forcé à monter à bord d’un véhicule 4×4 de couleur noire. M. Jean-Marie Kalonji revenait d’une réunion. Son mouvement avait programmé une marche pacifique pour début janvier 2016 pour réclamer le respect de la Constitution. Après quatre mois et demi de détention au secret au siège de l’Agence nationale de renseignements (ANR), il a été transféré à la prison centrale de Makala. Le 27 août 2016, M. Jean-Marie Kalonji a été libéré. Son nom figurait sur la liste des prisonniers politiques devant être libérés dans le cadre du dialogue politique national.

 

 

Vous pouvez agir en leur faveur en envoyant cette lettre.