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Soutien à l'Arménie

Après l'attaque du Haut-Karabakh par l'armée azerbaïdjanaise, le 19 septembre dernier, plus de 100 000 personnes ont été contraintes de fuir. Une tragédie humanitaire est en cours, aux portes de l'Union européenne. Face aux violations des droits humains, l'ACAT-France réagit et interpelle les autorités européennes.
Carte-Arménie-Azerbaïdjan

La situation de l’Arménie, particulièrement préoccupante aujourd’hui, est largement occultée par les événements dramatiques qui se vivent au Moyen Orient avec le risque d’embrasement de la région.  Et pourtant ! Si la situation humanitaire à Gaza est catastrophique, ce qui se passe aux portes de l’Union européenne ne l’est pas moins.

Soutenons la seule démocratie de cette région du Caucase

Vous pouvez agir en téléchargeant cette lettre puis en l'envoyant par voie électronique à la présidence de la Commission européenne en utilisant ce formulaire de contact.

Pourquoi agir ?

Aide humanitaire d’urgence

En effet, après l’attaque éclair de l’armée azerbaïdjanaise sur le Haut-Karabakh le 19 septembre 2023, plus de 100 000 personnes ont pris la route de l’exil vers l’Arménie.

Or, l’Arménie est un pays de 3 millions d’habitants. L’arrivée brutale de 100 000 réfugiés représente une augmentation de la population de 3%. 

À titre de comparaison, l’Union européenne compte 450 millions d’habitants, une augmentation de 3% de sa population correspondrait à l’arrivée massive de 13,5 millions de personnes en quelques semaines.Une aide humanitaire d’urgence s’impose donc.

Intégrité territoriale

Par ailleurs, il faut garantir l’intégrité territoriale de l’Arménie face à la volonté du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev de créer un lien pérenne entre l’Azerbaïdjan et l’enclave du Nakhitchevan, coincée entre l’Iran, l’Arménie et la Turquie. Ce même président a asphyxié les arméniens du Haut-Karabakh en bloquant totalement le corridor de Latchine depuis décembre 2022, quand la Russie était soi-disant garante de la bonne circulation dans ce corridor humanitaire. Le 18 août 2023, le Lemkin Institute a émis une alerte de génocide pour la situation au Haut-Karabakh, 3 jours après qu'un premier habitant soit mort de faim. Quant à l’ancien procureur général de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo, il n’hésite pas à qualifier les évènements en cours de génocide. Le président Aliyev a attaqué le Nagorny Karabakh un mois après cette déclaration.

Le 23 octobre, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a annoncé le début d'exercices militaires conjoints avec la Turquie au Nakhitchevan, aux frontières de l'Arménie.

L’épuration ethnique est en cours ! Rappelons que le génocide des Arméniens de 1915 n’a été reconnu comme tel que par 33 États, malgré les massacres qui ont fait plus d’un million de victimes. Les Azerbaïdjanais sont turcophones et recherchent un débouché vers la mer, ce que la Turquie peut leur offrir.

Protection du patrimoine

Il s’agit également d’évoquer le risque majeur de destruction du patrimoine culturel et religieux de l’une des plus anciennes civilisations chrétiennes.

Contrats gaziers

Enfin, pour l’Union européenne, il faut se poser la question de la pertinence de l’approvisionnement en gaz provenant de Bakou, alors que rien ne nous assure que ce gaz ne vient pas de Russie, façon comme une autre de contourner l’embargo ! Les contrats gaziers passés par certains pays européens (comme l’Allemagne) avec Bakou devaient leur permettre de pallier l’absence de gaz russe.

Pour aller plus loin :

 « L'Humiliation et la peur » par Pascal Magueysyan (auteur-photographe) publié dans Humains  n°22, la revue de l'ACAT-France.

« La grande solitude de l'Arménie » par Tigrane Yégavian (chercheur à l'Institut chrétien d'Orient)n publié dans Humains  n°30, la revue de l'ACAT-France.

  • Justice et impunité