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Mexique
Actualité

Des soins en attendant la justice

Depuis près de sept ans, Erick Iván et Verónica Razo Casales, frère et sœur, dénoncent des tortures subies lors de leur arrestation et en détention. Non seulement, leurs plaintes n’avancent pas, mais ils ne reçoivent pas non plus les soins médicaux dont ils ont besoin en prison.
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Erick Iván et Verónica ont été arrêtés en juin 2011, à Mexico, par des policiers fédéraux. Ils dénoncent avoir subi au commissariat des menaces, des coups, des chocs électriques dans les parties génitales et des simulacres de noyade, ainsi que des violences sexuelles pour Verónica. Sans être assistés d’aucun avocat, ils ont dû signer une déposition dans laquelle ils se déclaraient coupables d’enlèvements crapuleux. Ils ont alors été placés sous arraigo (détention préalable à toute enquête et inculpation) pendant près de soixante jours, puis en détention préventive. Verónica dénonce de nouvelles tortures en décembre 2015 lors d’un transfert de prison.

L’instruction dans l’affaire qui les met en cause n’est toujours pas achevée. Les plaintes qu’ils ont déposées pour torture sont à la peine.

En attendant ils sont toujours en détention préventive et ne reçoivent pas les soins que requiert leur état de santé. Verónica souffre d’une hyperthyroïdie qui entraîne des difficultés pour lesquelles elle n’est soignée que de manière intermittente. Erick Iván a besoin de médicaments pour surmonter des problèmes émotionnels lourds, liés aux tortures qu’il dénonce. Il ne les reçoit plus depuis son dernier transfert de prison, en mars 2017.

 

Contexte

Les ravages de la « guerre contre le crime »

Depuis dix ans, le Mexique traverse une très grave « crise des droits de l'homme » avec un taux d'impunité de 98 %, selon les propres termes de l’ONU. Dans le cadre de la «  guerre » gouvernementale contre la délinquance organisée, les forces de l’ordre et l’appareil judiciaire ont procédé à des arrestations et des condamnations massives en recourant à l’extorsion d’aveux et aux preuves illicites.

• 30 942 disparitions recensées en mars 2017 par le Registre national des personnes perdues ou disparues (RNPED), avec une augmentation de 474 % des cas entre 2007 et octobre 2016 ;

• 7 635 plaintes pour torture enregistrées par les Commissions des droits de l’homme nationale et des états fédérés entre 2007 et 2016 ;

• 90 573 homicides volontaires entre 2013 et mars 2017, avec une nette recrudescence depuis 2016 ;

• entre 90 000 et 310 000 déplacés internes, selon les sources, depuis 2009 du fait de la violence ;

• 22 journalistes assassinés depuis 2016 et 47 défenseurs des droits de l’homme assassinés en 2016.

La torture, une pratique endémique

La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) du Mexique annonçait une nouvelle augmentation des plaintes pour torture de 332 % en 2016.

Policiers et militaires sont généralement responsables des épisodes de torture les plus sévères au cours des premières heures de l’arrestation, des transferts et de la détention. Dans de nombreuses affaires, des agents des ministères publics sont accusés d’avoir couvert des arrestations et des détentions arbitraires, torturé les détenus et fabriqué des preuves, poursuivi les intimidations jusqu’à la présentation devant le juge. Plusieurs cas mettent également en évidence la complicité de juges qui n’ordonnent pas d’enquête en cas d’allégation de torture, d’avocats commis d’office (sous l’autorité du ministère public) qui couvrent ou taisent les atteintes aux droits de leurs clients.

 

Vous pouvez envoyer ce courrier aux autorités mexicaines pour soutenir Verónica et Erick Iván.

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