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République Dém. du Congo
Actualité

Acharnement contre les jeunes activistes de LUCHA : Huit d’entre eux arrêtés le 16 février !

Huit jeunes militants de LUCHA sont en prison depuis le 16 février. Six d'entre eux ont déjà été condamnés à deux ans de prison. Le régime de Joseph Kabila veut réduire au silence la jeunesse citoyenne.
Militants LUCHA RDC

Huit jeunes Congolais, militants du Mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA), sont en prison. Ils ont été arrêtés, le 16 février, dans des bâtiments privés. Leur tort : s’être mobilisés en vue de la réussite de la journée « ville morte » ; une forme de manifestation appelant les citoyens à rester chez eux pour protester contre le pouvoir.

Rebecca Kavugho, Serge Sivya, Justin Kambale, John Anipenda, Ghislain Muhiwa et Melka Kamundu ont été arrêtés de manière arbitraire par des policiers, le 16 février, vers 4h30 du matin à Goma, dans l’Est du pays, dans les locaux d’une association. Ils étaient en train de préparer des bannières en vue de la journée « ville morte ». L’un des jeunes a été blessé gravement au bras gauche durant son arrestation.

Au cours de la même matinée, à Kinshasa, Bienvenu Matumbo et Marc Héritier Capitaine ont été arrêtés vers 5h40 alors qu’ils étaient dans un hôtel. Durant trois jours, ils ont été portés disparus. Le 19 février au soir, ils ont été présentés au Parquet de la commune de Gombe à Kinshasa. Ils sont actuellement placés sous mandat d’arrestation provisoire pour « incitation à la désobéissance civique, propagation de fausses nouvelles et atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat ». Les six jeunes de Goma ont été condamnés, le 24 février, à deux ans de prison ferme pour « incitation à la révolte » par le tribunal de grande instance de Goma. L’ensemble de ces charges se basent sur des accusations fallacieuses.

 

Contexte

 

 

Qui est LUCHA ?

Il s’agit d’un mouvement de jeunes, créé en 2012, à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, située dans l’est de la RDC. LUCHA organise des actions pacifiques (sit-in, marches, mobilisation des réseaux sociaux) sur des sujets relatifs aux droits fondamentaux des citoyens congolais (droits économiques, sociaux et politiques). Il s’agit d’une nouvelle forme de mobilisation citoyenne, particulièrement mobilisatrice auprès de la jeunesse.

 

Un pouvoir de plus en plus répressif

Depuis janvier 2015, le régime au pouvoir – en utilisant les forces de l’ordre et celles du renseignement – harcèle de manière continue les membres de la société civile et de l’opposition qui se mobilisent en vue du respect de la Constitution. Cette Constitution ne prévoit que deux mandats présidentiels de suite. Le Président actuel, Joseph Kabila, achève son second mandat fin 2016 et n’a pas encore déclaré publiquement qu’il quitterait ses fonctions à cette date. Son gouvernement a tenté à plusieurs reprises de modifier la Constitution ou les règles électorales afin de lui permettre de se maintenir au pouvoir. Face à la mobilisation citoyenne, ces tentatives ont échoué. Aujourd’hui, la planification de l’élection présidentielle, normalement prévue pour novembre 2016, est délibérément retardée. Cette situation risque de faire replonger le pays dans une instabilité politique sérieuse aux conséquences dévastatrices pour les droits de l’homme et leur respect, dans un pays où les armes circulent librement et où l’usage de la violence politique est endémique depuis plusieurs décennies.

 

Pour de plus amples informations sur la RDC: http://www.acatfrance.fr/actualites/?pays=COD

 

 

Vous pouvez agir en leur faveur en envoyant cette lettre.

 

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