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Communiqué

François Hollande au sommet de l’OIF : pour un nouveau discours de La Baule

Le XVe Sommet de la francophonie aura lieu les 29 et 30 novembre 2014 à Dakar. François Hollande y participera. Selon l’ACAT, la France doit indiquer que le soutien qu’elle peut apporter aux pays francophones, notamment d’Afrique, est conditionné au respect des droits de l'homme.
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Le XVe Sommet de la francophonie aura lieu les 29 et 30 novembre 2014 à Dakar. François Hollande y participera. Selon l’ACAT, la France doit indiquer que le soutien qu’elle peut apporter aux pays francophones, notamment d’Afrique, est conditionné au respect de l’État de droit, des droits fondamentaux et des principes démocratiques.

Pour Clément Boursin, responsable Afrique à l’ACAT, « Le président français a eu des propos encourageants sur les valeurs démocratiques lors de la récente remise du prix de la fondation Chirac [1]. Durant le sommet de la francophonie, François Hollande doit transformer cet essai et tenir un discours ferme ».

François Hollande doit montrer qu’il soutient avant tout les institutions des pays. Il doit souligner que la France restera vigilante au respect des principes fondamentaux de la déclaration de Bamako [2] pour le versement de son aide publique au développement et sa coopération.

Selon Clément Boursin, « Un nouveau discours de la Baule est nécessaire [3] et le respect des droits de l’homme, de l’État de droit et de la démocratie doivent être le ciment du discours de François Hollande devant l’assemblée des dirigeants des pays francophones ».

Les récents événements au Burkina-Faso ont montré que l’aspiration à la démocratie est assez puissante pour renverser des chefs d’États qui tentent de prolonger indéfiniment leurs mandats. En République démocratique du Congo, au Congo-Brazzaville et au Rwanda, où les dirigeants veulent rester au pouvoir au mépris des principes démocratiques fondamentaux, des scénarios semblables à celui du Burkina-Faso pourraient avoir lieu, avec davantage de risques de violences et de violations des droits de l’homme.

D’autres pays d’Afrique francophone ont déjà fait modifier leur Constitution pour permettre aux dirigeants au pouvoir de se maintenir indéfiniment au plus haut sommet de l’État [4]. Ces pays doivent faire machine arrière et limiter les mandats présidentiels afin de favoriser l’alternance politique de manière démocratique.

« La charte de la Francophonie adoptée en 2007 précise que le développement de la démocratie est un des objectifs de la francophonie. Il importe que l’ensemble des pays membres de l’OIF travaille pour la réalisation de cet objectif » rappelle Clément Boursin.

Contact presse :

Pierre Motin, 01 40 40 40 24 / 06 12 12 63 94 pierre.motin@acatfrance.fr

Notes aux rédactions :

[1] Extrait du discours de François Hollande lors de la remise du prix de la fondation Chirac, le 21 novembre : « L’Afrique, elle a besoin aussi que l’on promeuve partout les valeurs démocratiques. Et encore ces derniers jours, la population du Burkina Faso a fait une belle démonstration qui doit, à mon avis, faire réfléchir ceux qui voudraient se maintenir au-delà du temps nécessaire à la tête de leur pays en violant l’ordre constitutionnel. Parce que ce qu’a fait la population du Burkina Faso, c’est tout simplement de faire respecter le droit et de permettre que l’on empêche de réviser une Constitution, une loi fondamentale pour une convenance personnelle. »

[2] La déclaration de Bamako, adopté en novembre 2000, vise à garantir au sein de l’espace francophone le respect des droits de l’homme et les valeurs démocratiques. http://www.acatfrance.fr/public/declaration_bamako_2000_modif_02122011.pdf

[3] Lors du discours de La Baule, prononcé en 1990 par François Mitterrand, la France avait fait du respect de la démocratie un critère essentiel pour l'octroi de l'aide au développement en Afrique. Afin de bénéficier de cette aide, la plupart des pays africains avaient alors limité à deux le nombre de mandats présidentiels autorisés par leurs constitutions. http://www.acatfrance.fr/public/discours_de_la_baule_1990.pdf

[4] Algérie, Cameroun, Djibouti, Gabon, Tchad, Togo