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Trois anciens casques verts condamnés à trois ans de prison pour crimes de guerre en République centrafricaine

La Cour d'appel de Brazzaville a, le 26 avril 2018, condamné à trois ans de prison ferme trois soldats congolais pour "crimes de guerre" commis en mars 2014 à Boali alors qu'ils étaient membres du contingent de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA). Une peine lègère au vu des crimes commis...
massacre Boali

La Cour d'appel de Brazzaville a, le 26 avril 2018, condamné à trois ans de prison ferme trois soldats congolais pour "crimes de guerre" commis en mars 2014 à Boali alors qu'ils étaient membres du contingent de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA). Une peine lègère au vu des crimes commis... d'autant plus que la justice leur accorde des "circonstances atténuantes" sans les nommer.

Le 24 mars 2014, à Boali, à la suite d'un affrontement entre des anti-balaka (milice chrétienne) et des casques verts de la MISCA, un soldat congolais est tué. En représailles, le contingent congolais de la MISCA opère une attaque de la résidence d'un chef anti-balaka et arrête douze personnes, dont des femmes et enfants. Ils sont tous torturés et exécutés sommairement  puis jetés dans une fosse commune.

Dans un premier temps, la MISCA réfute ce massacre, indiquant que les douze personnes tuées étaient des assaillants et avaient été tués par des tirs de ripostes. A la suite d'une mission d'enquête des Nations unies sur le terrain, la MISCA, face aux preuves récoltées, est obligée de revoir sa déclaration et promet une enquête interne. Le 5 juin 2015, le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, face à l'absence d'avancée judiciaire au niveau africain, déclare publiquement que le contingent congolais de la MISCA à Boali s'est rendu coupable de disparitions forcées, tortures et exécutions sommaires. Ce contingent est renvoyé au Congo-Brazzaville.

En 2016, après de nombreuses pressions internationales, la justice congolaise ouvre une enquête sur ces faits et place en détention provisoire trois soldats : le commandant Bonaventure Abéna, le sergent Kein Pacôme Talani Bantsimba et le soldat de première classe Paterne Ngouala. A l'issue d'un procès de deux jours, tenu sans les familles de victimes, ces trois soldats congolais sont reconnus coupables d'avoir capturé puis assassiné douze personnes. Ils sont condamnés à trois années de prison ferme.

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