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République Dém. du Congo
Actualité

Trois activistes de mouvements citoyens détenus illégalement à Kinshasa depuis un mois

Chris Shematsi, John Ngandu et Samuel Bosale, activistes au sein du mouvement « Compte à rebours » sont illégalement détenu dans les locaux de l’Agence nationale de renseignements (ANR) à Kinshasa, après avoir été arrêtés le 13 décembre 2016 lors d'un sit-in pacifique.
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Messieurs Chris Shematsi, John Ngandu et Samuel Bosale, activistes au sein du mouvement « Compte à rebours » sont illégalement détenu dans les locaux de l’Agence nationale de renseignements (ANR) à Kinshasa. Ils doivent être libérés !

 

Chris Shematsi, John Ngandu et Samuel Bosale ont été arrêtés le 13 décembre 2016 devant le siège du Centre interdiocésain, à Kinshasa. Ils participaient à un sit-in pacifique appelant au respect de la Constitution congolaise.

Ils sont actuellement détenus au quartier général de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR). Leur détention est illégale. Plus d’un mois après leur arrestation, ils n’ont toujours pas été présentés devant un juge.

Le régime Kabila interdit aux mouvements de jeunes citoyens tout rassemblement et réunion publique. Ces derniers ne font pourtant que promouvoir la participation pacifique de la jeunesse congolaise au débat politique et sensibilisent au respect de la Constitution ; Constitution bafouée par le régime actuel, qui tente par tous les moyens de conserver le pouvoir et faire taire, par la répression, toute voix dissidente. Selon la Constitution de la République démocratique du Congo (RDC), le Président Joseph Kabila aurait dû quitter son poste le 19 décembre 2016, date à laquelle son deuxième et dernier mandat devait prendre fin. Il n’en a pas été ainsi...

Chris Shematsi, John Ngandu et Samuel Bosale doivent être libérés ! Mobilisons-nous pour leur libération !

 

Contexte

 

Un pouvoir de plus en plus répressif

Depuis janvier 2015, le régime au pouvoir harcèle de manière continue les membres de la société civile et de l’opposition qui se mobilisent en vue du respect de la Constitution. Cette Constitution ne prévoit que deux mandats présidentiels de suite. Le Président Joseph Kabila aurait donc dû achever son second mandat en novembre 2016. Le 11 mai 2016, la Cour constitutionnelle l’a pourtant autorisé à rester en poste en cas de report du scrutin présidentiel. Auparavant, son gouvernement avait tenté en vain de modifier la Constitution ou les règles électorales afin de lui permettre de se maintenir au pouvoir. Face à la mobilisation citoyenne, ces tentatives avaient échoué. Dans la semaine précédant le 19 décembre, de nombreux membres de la société civile ont été arrêtés. Les réseaux sociaux et certaines radios ont été coupés. De nombreux militaires et policiers, lourdement armés, ont été déployés dans les principales villes du pays. Les autorités ont interdit toute manifestation, ce qui n’a pas empêché la population de descendre dans les rues afin de contester le scénario du maintien ad vitam aeternam d’un régime n’ayant comme projet que de se maintenir au pouvoir par la violence. Une nouvelle fois, les forces de défense et de sécurité ont tiré à balles réelles dans les foules. Au moins 40 manifestants ont été tués à Kinshasa, Lubumbashi, Boma et Matadi. Plus de 100 personnes ont été blessées. Plus de 460 autres ont été arrêtées. En septembre 2016, 54 manifestants avaient été tués de la sorte lorsqu’ils avaient appelé au respect des délais constitutionnels. La justice congolaise n’a jamais enquêté, comme dans les répressions passées. L’impunité est totale. La justice et les forces de l’ordre sont des outils politiques aux mains d’un régime violent et corrompu.

Qui sont ces mouvements de jeunes citoyens ? Exemple de Filimbi

Filimbi (le « sifflet » en swahili) est une plate-forme, créée en mars 2015, regroupant divers mouvements de jeunes, qui entreprennent des actions civiques en vue d’encourager la jeunesse à remplir ses devoirs citoyens et à s’impliquer dans le développement du pays dans le respect du droit. Les membres de Filimbi font l’objet d’une répression ciblée. Il en est de même pour les autres mouvements, tel LUCHA (créé en 2012 à Goma), qui se mobilisent également en faveur du respect de la démocratie et de l’Etat de droit. Le régime applique une politique de deux poids deux mesures en permettant aux jeunes pro-Kabila de mener des activités publiques. Il tente également de diviser les mouvements citoyens en créant des scissions fantoches. 

 

Vous pouvez agir en leur faveur en envoyant cette lettre.

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