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Mexique
Actualité

Menace de mort contre le Centre ProDH

Le 26 septembre 2016, le Centre ProDH, ONG partenaire de l’ACAT, a été menacé de mort s'il participait à la marche à México en soutien aux étudiants d’Ayotzinapa disparus.
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Le 26 septembre 2016, le Centre des droits de l'homme Miguel Agustín « Pro Juárez » (Centre ProDH) a été menacé de mort via Twitter. C’était peu de temps avant de participer à la marche organisée pour le second anniversaire de la disparition des 43 étudiants d’Ayotzinapa.

Le matin du 26 septembre, le Centre ProDH a reçu le tweet suivant  : « Salut Centre ProDH. J’espère que vous ne vous arrêterez pas à 16 heures devant [la statue de] l’Ange [à México] si vous ne voulez pas que le sang coule. Le Patron a donné des ordres. »

Ce n’est pas la première fois que le Centre ProDH reçoit des menaces via les réseaux sociaux. Cependant ce tweet inquiète plus particulièrement parce qu’il mentionne «  le Patron », dont il est question dans le dossier d’instruction de l’affaire d’Ayotzinapa. L’auteur du tweet a donc eu accès aux détails du dossier. Il a également envoyé des messages de menace à plusieurs journalistes.

Le Centre ProDH accompagne de nombreuses victimes de violations des droits de l’homme, notamment des victimes de torture et de disparition forcée. L’ONG appuie les familles des étudiants d’Ayotzinapa ce qui lui vaut d’être régulièrement diffamée et calomniée.

Les menaces adressées au Centre ProDH doivent faire l’objet d’une enquête et de poursuites de la part des autorités mexicaines. L’État est dans l’obligation de garantir la protection des défenseur-e-s des droits de l’homme.

Contexte

Les ravages de la « guerre contre le crime »

À son arrivée au pouvoir en décembre 2006, le président Felipe Calderón a déclaré la guerre à la délinquance organisée. D’une manière générale, les forces de l’ordre et l’appareil judiciaire ont procédé à des arrestations et condamnations massives en recourant à l’extorsion d’aveux et aux preuves illicites. Le bilan de la guerre de Calderón s’élève à des dizaines de milliers de personnes exécutées, disparues, déplacées et torturées. L’arrivée au pouvoir du président Enrique Peña Nieto, en décembre 2012, n’a pas changé la donne.

Défenseur des droits de l’homme, un métier à haut risque

Des campagnes de discrédit et de diffamation sont régulièrement menées par des représentants politiques ou des personnes et médias proches du pouvoir à l’encontre d’ONG de défense des droits de l’homme. Le mécanisme de protection des journalistes et défenseurs des droits humains mis en place en juin 2012 demeure inopérant. Le dispositif manque de soutien politique et financier, et les attaques à l’encontre des défenseurs et journalistes ne font pratiquement jamais l’objet de poursuites. Selon l’ONG Comité Cerezo, entre juin 2015 et mai 2016, il y a eu 969 cas de violations des droits de l’homme à l’encontre de défenseurs. Ces actes sont en constante augmentation depuis 2011.

La répression à l’encontre des étudiants d’Ayotzinapa

Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, des étudiants de l’école rurale des maîtres d’Ayotzinapa étaient victimes d’une terrible répression policière dans la ville d’Iguala. 43 étudiants ont disparu, 6 ont été exécutés (l’un d’entre eux au moins a été torturé) et 40 ont été blessés. Deux ans après, des experts internationaux ont mis en évidence les nombreuses négligences et obstructions à l’enquête, et les victimes attendent toujours justice.

Vous voulez agir, envoyez cette lettre aux autorités mexicaines.

  • Disparitions forcées