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Colombie
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J'agis pour Temíscoles

La Colombie post-accord de paix demeure plus hostile que jamais aux défenseurs des droits de l’homme. Parmi eux, Temíscoles Machado, assassiné le 27 janvier 2018. Alors qu’il était menacé depuis longtemps, l’État a failli à son devoir de le protéger.
Capture-AM-Avril

La mise en application de l’accord de paix, ratifié fin 2016 entre l’État et la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), est compromise par des groupes d’opposants qui n’ont aucun intérêt à la paix. Les attaques à l’encontre des leaders paysans, indigènes ou afro-descendants et des défenseurs des droits de l’homme se multiplient en conséquence. 167 d’entre eux ont été tués en 2017.

Parmi eux, Temíscoles Machado, originaire du port de Buenaventura, plus grand port du pacifique colombien, a été abattu par balles par deux hommes à moto, le 27 janvier 2018. Selon le programme non-gouvernemental Somos Defensores, les principaux auteurs de ces violences sont les paramilitaires. Théoriquement démobilisés depuis 2005, ils ne cessent de se développer. Ils s’en prennent à tous ceux susceptibles de menacer le narcotrafic et leurs autres activités illégales. Ils seraient responsables de 87 % des assassinats de défenseurs pour lesquels les auteurs ont pu être identifiés.

Défenseur à Buenaventura : un métier à haut risque


À Buenanventura l’absence de politiques publiques a renforcé les discriminations à l’encontre de la population locale, afro-descendante à 88,5%, et l’a privée d’un accès décent à la santé, à l’éducation et à l’emploi (exclue à 95 % de l’économie du port). De plus, cette démission des institutions publiques a permis à plusieurs groupes paramilitaires d’investir les lieux et de faire régner la terreur pour leurs divers trafics. La résistance civile qui s’est organisée est très seule face aux dangers, à l’instar de Temíscoles Machado.
Il s’opposait aux mégaprojets de développement (industrialo-portuaire, d’extraction minière,etc.) et aux groupes armés illégaux afin de défendre les droits des communautés locales, victimes de nombreuses exactions dans le cadre du conflit armé interne. Ses activités lui ont valu de multiples menaces et une tentative d’assassinat. Les autorités connaissaient sa situation mais n’ont pas pris les dispositions impératives à sa surêté. L’Accord de paix prévoit des mesures de protection pour les défenseurs des droits de l’homme et les leaders de mouvements sociaux, ainsi que le démantèlement des groupes paramilitaires. Pourtant, aucune mesure réelle n’a encore été prise en ce sens. Exigeons une enquête et des poursuites à l’encontre des assassins de Temíscoles Machado.

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